Depuis quelques mois et la fermeture des Lettres voisines, Voisins-le-Betonneux ne compte plus de librairie. Une absence qui ne devrait plus s’éterniser puisque la Ville va louer un pavillon municipal à un gérant qui va y installer un commerce de livres. Le conseil municipal du 14 décembre a en effet fixé le montant du loyer qui sera payé pour occuper ce pavillon situé rue Hélène Boucher.
L’idée de louer le bâtiment municipal pour y ouvrir une librairie est née suite à des échanges avec l’ancienne gérante des Lettres voisines, qui, partant à la retraite, peinait à trouver un repreneur. « Une des problématiques était le loyer, parce que les loyers sont quand même assez élevés dans la région et à Voisins, souligne Alexandra Rosetti, maire UDI de Voisins-le-Bretonneux. Et vendre des livres, ce n’est pas une activité qui rapporte beaucoup, les marges sont très faibles. »
La municipalité a donc eu l’idée de louer un pavillon en pierres meulières, successivement occupé par différents services municipaux mais désormais vide de tout occupant. « Le lieu est intéressant puisqu’il est sur la rue principale de Voisins et qu’il y a tout le parking attenant à la mairie derrière », explique Alexandra Rosetti. Après avoir visité le pavillon, l’ancienne gérante de la librairie Les Lettres voisines et son collaborateur qui va ouvrir la nouvelle librairie ont fait part de leur intérêt.
« Il a fallu regarder juridiquement quelle forme [la location] pouvait prendre parce que les collectivités n’ont pas des marges de manœuvre énormes, poursuit l’édile. Donc voir quel type de bail on pouvait faire, pour avoir un loyer qui ne soit pas exorbitant parce que sinon c’était difficile de s’y installer. »
Plusieurs délibérations ont donc été passées en conseil municipal, dont celle du 14 décembre qui fixe le montant du loyer pour l’occupation du pavillon, dans le cadre d’un bail commercial dérogatoire d’une durée maximale de trois ans. « On n’a pas le droit d’appliquer un loyer modéré ad vitam aeternam, donc on a un bail précaire de trois ans, avec un loyer vraiment à un prix très bas, et dans trois ans, le libraire pourra nous dire si c’est intéressant pour lui de continuer ou pas, mais il faudra que le loyer rentre dans les prix du marché », note Alexandra Rosetti.
Cette dernière insiste sur l’importance pour la ville de compter un commerce de livres, d’autant que ces derniers se font de plus en plus rare dans les environs. « La librairie, c’est un lieu de vie, de lien social, […] un lieu d’échanges où on peut trouver des gens passionnés qui peuvent nous conseiller sur des lectures et discuter de choses et d’autres, indique la maire. Ça va au-delà de la vente de livres et je crois que ça aurait pu manquer aux habitants. »
De son côté, la municipalité s’est occupée des travaux de mise aux normes de sécurité du pavillon et il reste désormais à la librairie à s’y installer. Pour l’ouverture, la date prévisionnelle avait été estimée « entre le 15 février et le 1er mars ». Si le développement économique n’est pas forcément de la compétence des communes normalement, elles sont en tout cas de plus en plus à intervenir pour l’installation de commerces, à l’instar de Coignières (voir La Gazette de la semaine dernière) ou Maurepas récemment.
« Les Villes ont de plus en plus tendance à avoir des locaux commerciaux, aussi pour maîtriser ce qu’il se passe en termes de commerces sur la commune », insiste Alexandra Rosetti, rappelant qu’un maire « est souvent le dernier prévenu » de l’ouverture d’un commerce. Et d’ajouter : « On s’est rendu compte, avec la crise, que nos commerçants de proximité avaient un rôle à jouer vis-à-vis des habitants, parce que le besoin de contacts, de parler, d’échanger, n’a jamais été aussi fort, et nos petits commerçants jouent ce rôle de lien qui est vraiment primordial. »