20 h le vendredi 30 avril. Alors que tous les centres de vaccination de France ferment ou ont déjà fermé leurs portes à cette heure-ci, une longue file d’attente se dresse devant celui de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), au Vélodrome national. Pour la première fois, ce dernier ouvrait, en nocturne, de 20 h à 23 h, en plus bien sûr des créneaux habituels en journée.

Pour rentrer, une sécurité renforcée, assurée par 15 à 20 personnes, avec portiques et bacs pour déposer ses objets, comme dans les aéroports. À l’intérieur, 500 personnes en rotation, dont 150 médecins, 100 infirmières, et du personnel administratif pour gérer notamment l’enregistrement des patients. « Une organisation militaire », comme le souligne une nouvelle fois Jean-Michel Fourgous (LR), président de SQY et maire d’Élancourt, pour qui il était indispensable de mettre en place ces créneaux en soirée.

500 injections en trois heures

« Une fois qu’on a réalisé cet objectif sur les personnes les plus sensibles, il faut mettre un peu plus de liberté à des gros centres comme ça, affirme-t-il, alors que pour l’instant, la vaccination est ouverte aux 60 ans et plus en centres, et aux personnes âgées de 55 à 59 ans hors centres. Le but est de vacciner un maximum. […] Maintenant que nos anciens, et c’est normal, ont été vaccinés, place aux actifs aussi. Ce sont des gens qui travaillent, qui ont besoin de redémarrer les boîtes, remettre l’économie [en marche]. […] Là, on règle une première expérience d’un soir, car les gens qui travaillent, ils préfèrent venir se faire vacciner le soir que pendant les heures de travail, donc on teste cette première nocturne ce soir. »

Illustration avec Hélène, une des patientes rencontrées ce soir-là. « J’ai choisi le créneau de 20 h 05, […] je travaille en journée », confie cette
Ignymontaine de 60 ans pendant qu’elle attend de recevoir sa première dose. Elle assure que « ça a été très rapide » pour trouver un créneau sur Doctolib. Au total, ce sont 500 personnes qui ont été vaccinées pendant les trois heures de nocturne.

Vacciner des actifs qui n’auraient pas le temps de venir en journée, mais aussi élargir les critères d’âge, Jean-Michel Fourgous le souhaite vivement. « Il faut que le gouvernement nous passe la main aux plus de 50 ans, affirme-t-il. On attend quoi ? C’est incompréhensible, […]. On a 150 médecins, […], ils savent juger une priorité, fixer des critères. Ça complique la vie des gens (les critères, Ndlr), il faut faire des sélections. […] On rejette des gens, une fois on a récusé 450 personnes en une journée, qui ont dû repartir car elles n’étaient pas dans les critères. Il faut arrêter ça, et vacciner un maximum. Bien sûr, il faut mettre quelques règles, car sinon, si on dit que c’est ouvert au tout venant, vous faites péter le Vélodrome. Mais ça, on sait le faire. »

Des nocturnes « au minimum une fois par semaine »

Grâce à la nocturne, le vaccinodrome, où sont réalisées autour de 3 000 injections quotidiennes, devrait pouvoir monter à 4 000 par jour, 20 000 à 25 000 par semaine, et entre 80 000 et 100 000 par mois, selon l’élu, qui annonce par ailleurs que la barre des 100 000 vaccinés dans le centre saint-quentinois devrait être franchie en fin de semaine. La prochaine nocturne du Vélodrome aura, elle, lieu ce vendredi, et cela devrait se répéter « au minimum une fois par semaine », indique Jean-Michel Fourgous.