Les vacances scolaires sont pourtant finies, mais les violences urbaines non. La semaine dernière, les communes de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) ont encore une fois été marquées par des violences urbaines, mettant en conflit des jeunes avec la police. « Il y a une nette augmentation [de ces affrontements] depuis deux, trois semaines. C’est une prise à partie quotidienne. Les gens sont beaucoup plus véhéments et hostiles », témoigne une source policière.

Ainsi, dès le lundi 26 avril, quatre communes ont été agitées par des tirs de mortiers ou des jets de projectiles. Lors de leur passage en patrouille en plein après-midi à Montigny-le-Bretonneux, la police municipale a essuyé des jets de pierres sur son véhicule de fonction. À Maurepas, en revanche, ce sont des feux de végétaux qui ont fait venir les forces de l’ordre. Ces dernières ont alors été prises à partie par une quinzaine de personnes réelles, qui ont tiré des feux d’artifice vers eux. Mais aucun blessé n’a été enregistré.
Le même jour, à Plaisir, le Centre de rétention administrative, (CRA) a été pris pour cible par cinq tirs de mortiers. Et le commissariat de Trappes a une fois de plus fait l’objet de plusieurs tirs de feux d’artifice. Ces attaques envers l’unité territoriale des forces de police se multiplient depuis le début de l’année.

Et le lendemain, les violences se sont poursuivies à Plaisir. Un guet-apens attendait les effectifs non loin de feux de poubelles placés délibérément au milieu des voies. Une technique pratiquée régulièrement par les auteurs de violences urbaines pour faire venir la police afin d’en découdre. Sur place, les forces de l’ordre ont donc essuyé des tirs de feux d’artifice. Deux personnes ont pu être interpellées. Quatre conteneurs ont néanmoins été détruits.
Face à cette recrudescence, les effectifs de la circonscription de Plaisir ont donc renforcé leur patrouille la nuit pour dissuader les violences. « Il faut montrer que les forces de police sont présentes sur le terrain », assure une source policière. Des équipes de surveillance sont parfois mises en place autour de leur établissement d’unité territoriale pour prévenir et mettre fin aux attaques.

Commissariat pris pour cible

C’était le cas le 28 avril, lorsque le commissariat de Plaisir a été pris pour cible par des jeunes. Vers 23 h, les effectifs de police les ont repérés en train de tirer des mortiers sur leur établissement. L’un d’entre eux a été identifié et les policiers se sont lancés à sa poursuite. Il s’est réfugié chez ses parents. Mais ces derniers ignoraient que les fonctionnaires le cherchaient. Le jeune de 17 ans a fini par se présenter aux forces de police, pour être interpellé. Il a depuis été remis en liberté.

« Ils s’amusent à tirer des mortiers en chandelles romaines. Ce n’est pas de nature à [dégrader] des lieux ou mettre le feu. C’est strictement ludique pour eux, nuance une source policière. Mais c’est très déplaisant […], ça peut blesser gravement un policier s’il le prend dans le visage » Le même jour, la police avait également été prise à partie par une quinzaine de personnes aux Clayes-sous-Bois, alors qu’elle patrouillait.

La fin de semaine a aussi été agitée notamment à Trappes et Guyancourt. Dans la nuit du 30 avril et du 1er mai, une trentaine de personnes ont incendié des poubelles pour faire venir la police à Trappes. Un cocktail Molotov leur a été lancé ainsi que des feux d’artifice, mais sans les atteindre. Et ces affrontements se sont ensuite poursuivis dans différentes rues de la commune. Les pompiers ont même été pris à partie, après leur intervention sur un homme inconscient à son domicile.

Enfin, à Guyancourt, dans la nuit du 2 au 3 mai, la police est intervenue encore une fois pour un feu de poubelle. Une vingtaine de personnes leur ont fait face avec des tirs de feux d’artifice. Les effectifs ont réussi à les disperser. Mais au même moment, une voiture a percuté volontairement le côté gauche de leur véhicule de fonction. Les occupants ont alors pris la fuite avant d’être retrouvés, puis interpellés par la police.

Mais ces violences urbaines ne sont pas réservées au territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines. Elles ont eu lieu partout dans le département la semaine dernière. Le confinement et le couvre-feu y sont d’ailleurs pour quelque chose. « Il y a une irritation collective », en déduit une source policière. D’ailleurs, ce phénomène de recrudescence n’est pas nouveau. Il avait déjà eu lieu l’année dernière à la même période, confirment plusieurs sources.

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