Le SQY Ping, club de tennis de table de Saint-Quentin-en-Yvelines rassemblant les villes de Voisins-le-Bretonneux, Trappes, La Verrière, Villepreux et Magny-les-Hameaux, est fortement mobilisé sur le handisport (lire notre édition du 13 avril 2021), mais pas que. Le club prévoit de créer une académie féminine destinée aux jeunes joueuses de moins de 11 ans. Ce projet fait suite à leur victoire en mars lors du concours Ose Yvelines, dans la catégorie « Promotion du sport féminin ».

« L’idée était de montrer ce qu’on avait fait au niveau des féminines, explique Joffrey Nizan, directeur sportif du SQY Ping. On est un sport qui a une moyenne nationale de féminines aux alentours de 14 % des licenciés, ce qui est très faible, pour un sport qui n’est pas masculin. On est un sport mixte, les féminines peuvent jouer contre les hommes, même en compétition. Donc on a du mal à comprendre pourquoi on n’arrive pas à avoir beaucoup de féminines. Nous, on a essayé de féminiser le club, on a une commission féminine, une présidente qui est aussi en situation de handicap et joueuse de haut niveau. On a mis pas mal de choses en place […]. Le gain du concours, on souhaite le mettre sur la création d’une académie féminine. »

À travers cette académie, les jeunes joueuses seraient prises en charge dès leur sortie de l’école. « L’idée est de proposer à chaque ville dans laquelle on intervient de pouvoir, une à deux fois par semaine, aller chercher des filles à l’école et de les prendre en charge, leur faire le goûter, peut-être l’aide aux devoirs, et qu’elles puissent faire leur entraînement aussi, pour que, à 18 h 30, quand les parents viennent les chercher, il n’y ait plus rien à faire, qu’elles puissent rentrer chez elles et juste se reposer, s’amuser et profiter un peu de leur maison », précise Joffrey Nizan. Le club devait d’ailleurs acheter un véhicule pour « aller chercher les filles dans des écoles plus éloignées des gymnases », ajoute-t-il.

Le 18 mars, le directeur sportif attendait encore des réponses de trois des cinq communes concernées. « Voisins a dit oui, Villepreux ça devrait être bon, et les trois autres villes, on attend de voir, car elles sont en train de voir si elles peuvent rentrer ça dans leur projet pédagogique EPS », confiait-il. Et de poursuivre : « Le projet peut être différent d’une ville à l’autre. Par exemple, Trappes prône la mixité et quand on a voulu faire un projet féminin, ils nous ont dit que s’il n’y avait pas un objectif sportif derrière, ils préféraient que ce soit mixte, donc on ne sait pas comment ça va être accueilli sur Trappes, mais je pense que, de toute façon, on arrivera à faire quelque chose. »

D’autant que ce type de structure a déjà fait ses preuves chez les garçons, selon Joffrey Nizan : « C’est un système qui marche bien puisqu’on le fait déjà avec certaines écoles, mais on n’a que des garçons, alors que c’est mixte, donc là, ça nous tenait à cœur de proposer le même projet qui marche, mais exclusivement féminin ». Pour attirer les jeunes filles vers les tables de ping-pong, il insiste sur le fait de les rassembler, alors qu’elles sont actuellement « éparpillées sur toutes nos villes », constate-t-il.

« L’idée, c’est que les filles appartiennent à une même académie, et que, même si elles ont des entraînements dans leur ville, une fois par mois on arrive à les regrouper pour qu’elles puissent s’entraîner ensemble, car le problème, c’est que les filles sont isolées, affirme le directeur sportif. Elles aiment bien l’activité, mais vu qu’elles sont toutes seules, ça ne les intéresse pas. [Il y a] sept ou huit filles au club de cet âge-là, mais on en a deux à Voisins, une à Villepreux, trois à Trappes…, et on n’arrive pas à créer de l’émulation. » En espérant que cela change avec la mise en place de la future académie.