À la mi-mars, 11 jeunes de la mission locale SQYway 16/25 ont participer à une semaine de découverte des métiers du BTP au sein du Centre de formation des métiers du BTP (CFM-BTP) à Trappes. La mission locale de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) a été la première à expérimenter ce dispositif « Garantie jeunes hors les murs », lancé par l’Association régionale des missions locales d’Île-de-France (ARML-IDF).

Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre de la « Garantie jeunes », mise en place par les missions locales pour des jeunes en situation de précarité, qui consiste en un accompagnement personnalisé d’un an vers l’emploi avec une aide financière. Le nouveau dispositif « hors les murs » est parti de plusieurs constats. Notamment les difficultés que rencontrent actuellement les jeunes dans le contexte de crise sanitaire et la demande du gouvernement de doubler l’accès à la « Garantie jeunes ».

« Face à ces deux constats, [l’ARML-IDF] s’est dit qu’il fallait renforcer les actions qui sont à la portée des conseillers pour favoriser la découverte de nouveaux métiers et le contact direct avec les acteurs locaux », explique Fanny Holveck, coordinatrice de la « Garantie jeunes » à la mission locale de SQY. C’est ainsi que 11 jeunes suivis par SQYway 16/25 ont passé la semaine du 15 mars au CFM-BTP de Trappes pour découvrir les métiers du bâtiment.

Pendant cette semaine, ils ont bénéficié d’ateliers animés par les conseillers de la mission locale, mais surtout d’ateliers de pratique avec des formateurs du CFM-BTP. « Ce qui est intéressant, c’est la découverte de métiers très peu connus, ou moyennement, et surtout pour des aspects négatifs de pénibilité », souligne Fanny Holveck, qui met en avant la pratique, prenant l’exemple de la construction en une matinée d’un petit rond-point : « Rien que ça, c’est du concret, et c’est ça la différence. »

Dispositif réitéré en mai et juin

Parmi ces 11 jeunes, Bryan, 21 ans, habitant de Bois-d’Arcy, assure que cette semaine de découverte « a changé pas mal de choses » pour lui, que ce soit dans son projet professionnel ou « sa vision du monde du bâtiment ». Le dispositif lui a surtout permis de rompre avec ses a priori sur les dangers d’exercer ce type de métier. À tel point que Bryan, qui avait entamé une formation dans la restauration, a décidé d’intégrer un CAP en canalisation pour la rentrée de septembre, et a déjà trouvé une alternance.

En plus de la découverte de nouveaux métiers, Fanny Holveck avance que pour, « ces jeunes qui malheureusement ont un projet professionnel qui ne peut pas être réalisé actuellement du fait du contexte », l’idée était de faire passer ce message : « On ne vous dit pas de faire le deuil de ce projet, mais éventuellement de le mettre entre parenthèses durant cette période et de vous ouvrir à, pourquoi pas, un autre domaine que vous ne connaissez pas. »

De son côté, Mamadou, Maurepasien de 24 ans, loue cette semaine d’immersion, même si celle-ci n’a pas remis en cause son projet professionnel de travailler dans la sécurité. « Ça m’a permis de découvrir d’autres métiers, d’avoir de l’expérience, de travailler en équipe, et en même temps de me mettre en action parce qu’on nous a donné des travaux à réaliser », apprécie le jeune homme.

Fanny Holveck souligne en effet que l’objectif était « de planter une graine ». Ce qui semble avoir marché vu que sur les 11 jeunes, sept ont affiché le souhait de participer à une visite facultative de chantier prévue prochainement, et cinq se sont positionnés pour intégrer une formation dans le bâtiment. La coordinatrice de la mission locale annonce d’ailleurs que cette semaine « hors les murs » sera réitérée en mai et en juin « pour de nouveaux jeunes qui pourront refaire cette découverte pratique ». Il est également envisagé d’organiser des semaines similaires dans d’autres domaines professionnels.

CREDIT PHOTO : DR