Annoncée depuis plusieurs années, la restauration écologique de l’étang du bois de la Cranne est lancée. Ce projet vise à redonner à l’étang ses fonctionnalités écologiques, pour y favoriser la biodiversité. La phase d’aménagement a débuté cet hiver et va se poursuivre pendant toute l’année 2021. À partir de 2022, et ce pendant 30 ans, l’évolution de la zone humide sera suivie et évaluée.

Comme le précisait la Ville de Plaisir dans un récent journal municipal, la restauration du bois de la Cranne entre dans le cadre de la compensation écologique des travaux de déviation de la RD 307 à Saint-Nom-la-Bretèche. Elle va donc être réalisée par Seine et Yvelines environnement (ex-Biodif), l’opérateur créé par le conseil départemental pour accompagner les acteurs publics et privés de l’aménagement dans l’évitement, la réduction ou la compensation de l’impact de leurs projets sur l’environnement.

Comme une zone humide a été affectée par le projet de déviation de la RD 307, c’est ici l’étang du bois de la Cranne qui va bénéficier d’une compensation écologique. Ce dernier est en effet en phase « d’appauvrissement », avec des « matières organiques qui s’accumulent en queue d’étang », et ses « fonctionnalités écologiques ne sont pas à leur optimum », nous explique Seine et Yvelines environnement.

Des premières opérations ont eu lieu à la fin de l’hiver dernier avec la création de deux puits de lumière en bordure de l’étang. « L’opération consiste à couper quelques arbres qui avaient été sélectionnés pour créer un ensoleillement plus important des zones, qui va favoriser la formation végétale qui est recherchée sur la zone humide, à la fois pour l’intérêt en terme de phytoépuration (traitement de l’eau grâce aux plantes, Ndlr) mais aussi en tant que milieu abritant de la biodiversité, qu’on appelle la cariçaie », détaille Damien Giraud, technicien-écologue de Seine et Yvelines environnement.

« Notre intervention est très parcimonieuse et très sélective, de façon à conserver des zones refuges pour la biodiversité, complète Solène Berton, cheffe de projet et écologue chez Seine et Yvelines environnement. Ces abattages ne viennent pas détruire le boisement humide en place, loin de là, l’opération permet un rajeunissement du milieu. » Par ailleurs, notamment pour diminuer les nuisances pour les riverains et la dégradation du sol, l’extraction du bois coupé a été faite à cheval et non à l’aide d’engins motorisés.

Lutte contre des espèces exotiques envahissantes

Une deuxième phase d’aménagement va débuter en fin d’été/début d’automne, en fonction du climat. Celle-ci va « consister à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes », précise Damien Giraud, mentionnant des plantes qui ne sont pas indigènes, notamment des lauriers ornementaux, qui vont donc être enlevées et ensuite contenues du mieux possible. Des travaux faits progressivement et qui ne rendront évidemment pas inaccessible le bois de la Cranne. Après ces phases viendra celle du suivi.

« On commence par les travaux d’aménagement afin de rétablir les milieux dans une trajectoire initiale fidèle au plan d’aménagement. Ensuite, on rentre dans une phase de gestion, où l’on mène des actions permettant de conduire les milieux à un optimum répondant ainsi aux objectifs de la compensation », poursuit le technicien-écologue. Le suivi de l’évolution de la zone humide durera plusieurs décennies.

« En plus des bénéfices à court terme, les objectifs de ces travaux sont d’accompagner l’évolution du site sur 30 ans et d’évaluer régulièrement sa qualité écologique, expliquait la municipalité de Plaisir dans son journal municipal de mars. Pour cela, le Département s’engage à un suivi du site par la mise en place d’un entretien à fréquence régulière dans le respect de la biodiversité. »

Bientôt un chemin entre le parking de la RD30 et le château

C’est l’un des derniers aménagements manquants suite à l’ouverture de la nouvelle passerelle piétonne surplombant la RD30 et menant au bois de la Cranne. Jusque-là, aucun chemin ne permettait de relier directement le château au parking Ouest de cette passerelle. « Afin d’offrir davantage de confort aux piétons et aux cyclistes, le chemin n°28 longeant le mur du Château, et permettant d’accéder à la passerelle, va bénéficier de travaux qui commenceront le 10 mai, a annoncé la Ville sur son site internet. Ces derniers prévoient la création d’une pente douce gravillonnée, accessible aux piétons et aux vélos, ainsi qu’un petit escalier […]. » La Ville finance cette opération de 50 000 euros, censée durer trois semaines maximum.