Le conseil municipal du 29 mars à Villepreux a donné lieu à des annonces concernant la sécurité. Sont notamment prévus en 2021 le remplacement d’un véhicule et le renouvellement des gilets pare-balles de la police municipale, ou encore l’acquisition d’une caméra- piéton pour les cinq et bientôt six agents, puisque le recrutement d’un policier municipal supplémentaire est attendu dans les prochaines semaines. « La commune souhaite conserver le bien-vivre- ensemble à Villepreux, la qualité de vie de nos concitoyens et, pour ce faire, on investit dans la police municipale et on lui donne les moyens d’intervenir », a expliqué Eva Roussel, adjointe en charge notamment des finances et de l’administration générale.

Mais ces investissements n’ont pas semblé convaincre certains élus d’opposition. « La dernière intervention de la police municipale à laquelle j’ai assisté, [les policiers municipaux] sont repartis quasiment aussitôt pour dire : ‘‘Allez au commissariat [de Plaisir] et portez plainte là-bas, nous on ne peut rien faire’’, a rapporté Grégory Zylberfajm, du groupe Agir tous pour Villepreux. À quoi vont servir ces caméras-piétons et ce recrutement de plus de police municipale, hormis des dépenses supplémentaires, pour renvoyer vers le commissariat de Plaisir ? » Le maire, Jean-Baptiste Hamonic (Modem), a rappelé le « cadre législatif et réglementaire qui s’impose dans les missions » et que « quand [les policiers municipaux] disent qu’ils ne peuvent pas agir, c’est que ce n’est pas dans leurs compétences ».

Des images « infalsifiables » et pouvant « concourir à un certain nombre de preuves »

Alors qu’il s’agira d’une caméra-piéton pour l’ensemble des agents et non d’une par policier, Grégory Zylberfajm a aussi fait part de ses doutes sur l’utilité d’un tel achat. « Ne vaut-il mieux pas complètement s’en passer (de la caméra, Ndlr) ou si on estime que c’est indispensable, pourquoi ne pas dire ‘‘on les équipe tous’’?, a-t-il argué. Sur la même journée, au même instant, vous pouvez avoir plusieurs actions à mener, donc j’imagine que les gens vont se séparer, donc il n’y a qu’une personne qui aura une caméra, et non pas le groupe. »

« Les effectifs actuels ne permettent pas forcément d’avoir simultanément deux patrouilles. Donc il n’y aura qu’une seule patrouille (composée de deux ou trois agents, Ndlr). Les agents ne sont jamais isolés », a répondu Alexandre Guesnon, adjoint à la jeunesse, la vie associative et la prévention, ajoutant que le coût de la caméra s’élève à 3 000 euros.

Il indique aussi que cet équipement vise « à apaiser un certain nombre de choses et à enregistrer des images qui sont non seulement infalsifiables mais qui peuvent aussi concourir à un certain nombre de preuves et être réquisitionnées par les instances juridiques et policières ». « Cette caméra, il ne faut pas la prendre comme un gadget […], mais comme un outil qui va permettre aussi de rappeler à chacun ses droits et ses devoirs […]. Si elle n’avait pas d’utilité, il y a bien longtemps que les forces de police n’auraient pas équipé leurs agents », assure l’élu.

Saïd Kaddi, conseiller municipal de la majorité, mais également gendarme de réserve, estime lui que la caméra « est dissuasive, contrairement à l’uniforme ». À Saint-Quentin-en-Yvelines, Montigny-le-Bretonneux, Guyancourt, Maurepas et Élancourt notamment utilisent déjà ce dispositif.

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