C’était une grande première pour la commune. Villepreux accueillait, le 3 avril au gymnase Alain Mimoun, un combat entre deux jeunes boxeurs professionnels, le Français Adel Aghroud et le Géorgien Tengiz Ubilava. Une affiche qui n’était pas celle initialement prévue puisque Yoann Bloyer devait être opposé à Anthony Carpin, numéro 4 français, mais ce dernier a déclaré un forfait médical. « J’ai reçu de sa part un arrêt maladie. Du coup, il a fallu trouver au pied levé une solution de remplacement, nous confiait la veille du combat Alban Bennacer, président du VPX boxe, le club de boxe de Villepreux, organisateur du rendez-vous. Au début, on voulait maintenir Yoann Bloyer, il y a quelques candidats qui se sont manifestés [pour l’affronter], mais ça n’a pas pu se concrétiser. Donc on a tout revu. »

Et alors que deux boxeurs d’expérience devaient monter sur le ring, c’est finalement « plus le côté prometteur et dynamique de la jeunesse », qui a été à l’honneur, souligne le président du club. Adel Aghroud, 24 ans, n’avait jusque-là disputé que deux combats professionnels. Tengiz Ubilava, lui, en était à son treizième mais n’est âgé que de 23 ans. Pas la même expérience ni la même catégorie de poids que les deux boxeurs programmés au départ, puisque ces derniers combattent chez les lourds-légers, alors qu’Adel Aghroud fait partie des super-welters, et son adversaire géorgien des poids moyens.

Finalement, à l’issue de six rounds de trois minutes chacun, c’est le jeune Français qui s’est imposé aux points, lors d’un match où aucun titre n’était en jeu, et disputé bien sûr à huis clos en raison de la crise sanitaire, avec retransmission en direct sur Facebook, sur MTP boxing. « Je suis satisfait, a-t-il réagi après le combat. Ça a été un combat assez difficile, vu que ce n’est pas ma catégorie, il y a une petite différence de poids, donc ça s’est senti, j’ai été touché deux fois, ça y allait, il cognait. […] Sur un coup, il faisait mal, donc j’ai essayé de garder la distance, de ne pas trop aller à la bagarre avec lui. C’était à ce moment-là que je me suis fait toucher, en allant à la bagarre. Du coup, j’ai essayé de rester à distance, et ça m’a permis de faire un beau combat. […] J’ai été prévenu jeudi soir, ça a été confirmé [vendredi] matin. Mais ça va, j’étais prêt, je m’entraînais souvent, j’ai boxé il y a deux semaines. »

« L’occasion de déconfiner un peu le sport »

Autre point positif pour le boxeur qui s’entraîne avec la team Labdouni à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) : être parvenu à tenir sur la durée du combat, lui qui d’habitude boxe en quatre rounds. « C’est la première fois que je fais un six rounds, […] donc j’appréhendais un petit peu. C’est une satisfaction d’aller jusqu’au bout, savoir que j’ai la caisse pour faire les six rounds et plus. […] Niveau physique, ça va je me sentais bien. À la fin, je n’étais pas fatigué, je pouvais encore faire un ou deux rounds », assure-t-il. Trois combats et trois victoires pour lui donc. Tengiz Ubilava essuie de son côté son neuvième revers en treize combats, et n’a plus gagné depuis novembre 2018. Il a néanmoins fait savoir que « c’était un super match », qu’il était « très fier d’avoir combattu » et a félicité le vainqueur du jour.

Les deux boxeurs et leur encadrement ont aussi remercié le club et la Ville de Villepreux. « C’est une satisfaction d’avoir pu maintenir cette date, malgré le contexte d’une part et malgré un forfait de dernière minute d’autre part, se félicite Alban Bennacer. Et puis, pour nous, il était très important de tenir notre engagement, de présenter de la boxe ce soir à Villepreux. […] On a choisi directement d’organiser un combat professionnel. […] Il y en aura d’autres, et probablement une longue série, et en tout cas on le souhaite. »

Du côté de la commune, qui a participé à hauteur de 300 euros pour la location du ring, on se félicitait d’ailleurs de la tenue de l’événement, qui plus est dans un tel contexte sanitaire. « L’organisation en tant que telle a été aussi un combat », a d’ailleurs reconnu Maxime Duchêne, conseiller délégué aux sports au sein de la municipalité. « C’est l’occasion de déconfiner un peu le sport, se réjouit quant à lui le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (Modem). Dans le contexte actuel, […] promouvoir la pratique sportive et un sport comme la boxe qui véhicule des valeurs d’engagement et de courage, c’est aussi une belle résonance par rapport à l’esprit de résilience dont font preuve l’ensemble des Français en ce moment. Et puis, c’était un beau combat, […] il y avait de l’engagement et de l’intensité. […] On espère pouvoir renouveler l’expérience avec du public. »