2 400 m², à Trappes, où elle est implantée depuis novembre 2019. Axsol, entreprise spécialisée dans l’importation et la distribution de dispositifs d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap moteur, réalise également, depuis septembre, la fabrication de rampes d’accès en fibre de verre. Cette extension d’activité fait suite au dépôt de bilan de son fournisseur, l’anglais Jet Marine, en mars 2020, au début de la crise sanitaire. « C’était 20 % de notre activité », déplore Jean-Paul Mignard, PDG d’Axsol, qu’il a fondée en 2010 après 20 ans passés dans des multinationales agroalimentaires.

La pandémie a aussi mis à l’arrêt la partie de son activité location de matériel handicap pour le tourisme et l’événementiel. « Je me retrouvais avec 30 % de mon chiffre d’affaires qui, potentiellement, disparaissait, et l’impact Covid sur les 70 % du reste, je n’en avais aucune connaissance, raconte-t-il. On était dans ces locaux-là depuis quatre mois. Donc il a fallu réfléchir vite et bien. […] Sachant que j’ai un parcours plutôt de commercial et de marketing, je ne suis pas ingénieur, et jamais dans l’industrie, je n’ai jamais fabriqué de ma vie. »

Les prix ont augmenté de 12 % en moyenne

« On a racheté les moules, les outillages, poursuit-il. Ici, on n’est pas outillés et on n’a pas les autorisations pour fabriquer des produits polyester. Ce sont des produits chimiques, il faut des ventilations, un certain nombre d’agréments. J’ai donc trouvé un sous-traitant près de Vierzon (Cher) […]. Je lui ai confié les moules, et il nous fabrique des produits bruts, sortis de moules, que nous rapatrions ici, et ensuite, on a monté ici un atelier […] sur lequel nous faisons la finition et l’emballage des produits, mais également la partie bureau d’études. »

Une prise de risque qui fait partie de la vie d’entrepreneur. « Si j’attends d’avoir tous les indicateurs au vert, je ne ferai jamais rien, affirme Jean-Paul Mignard. À un moment, il faut y aller. C’est ce que j’ai fait. Le pari, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va le mesurer, ça va être dans un an ou deux. »

« La difficulté était de trouver le sous-traitant qui allait bien et, pour nous, de retrouver les gestes techniques, explique le PDG. Avec le Covid et la fermeture des frontières, il n’était pas possible pour le fabricant anglais de venir ici pour faire un transfert de technologie. On a fait un peu de visioconférences, et le reste, on l’a fait par tâtonnements et par nous-mêmes. Donc ça a pris un peu de temps. »

Et ce, alors qu’Axsol avait « des commandes clients qui s’empilaient depuis le 15 mars » et était engagée « sur des marchés publics en France et en Belgique, et si nous ne les honorions pas, on risquait d’avoir des pénalités de rupture de marché », selon Jean-Paul Mignard. La relocalisation a permis de répondre à cette urgence et de maintenir les emplois de la quinzaine de salariés, qui ont dû se reconvertir. Le 18 mars, 300 à 350 rampes avaient été produites et vendues, à des coûts supérieurs de 12 % en moyenne à ceux qui étaient en vigueur lorsque Jet Marine produisait, en raison du niveau de qualification et du coût de la main d’œuvre inférieurs en Angleterre.

Axsol, dont le marché est pour l’instant presque exclusivement français, ambitionne de reprendre une partie du marché britannique historique de Jet Marine et de vendre à d’autres pays européens. La poériode du Covid aura donc été une opportunité à saisir pour cette entreprise, même si « en 2020, on a fait – 20 [ % de chiffre d’affaires] par rapport à 2019 », indique Jean-Paul Mignard, ajoutant toutefois que l’« on commence à être en phase de rebond ».