À Trappes, la rue Marceau et ses fameuses « Dents de scie », nom donné à cet ensemble de 40 pavillons à l’architecture originale conçus en 1931 par les architectes Henri et André Gutton et réhabilités en 1997 par l’architecte Antoine Grumbach, servent souvent de lieu de tournage à des clips ou des films. Ce fut le cas d’Adieu les cons, le long-métrage d’Albert Dupontel, qui a reçu sept Césars le 12 mars dernier, dont certaines scènes ont été tournées dans cette cité ouvrière destinée à l’origine aux cheminots, et qui s’est vu décerner le label Patrimoine du XXe siècle du ministère de la culture en 2004.

Ce qu’a révélé la municipalité de Trappes sur les réseaux sociaux. «Trappes et le cinéma, c’est une longue histoire. On connaît bien sûr les acteurs trappistes qui ont émergé sur le grand et le petit écran, mais Trappes c’est aussi des lieux insolites et emblématiques qui inspirent les réalisateurs. Exemple avec les Dents de scie, que l’on a pu voir à de nombreuses reprises sur les écrans. C’est encore une fois le cas dans le dernier film d’Albert Dupontel, Adieu les cons », écrit la Ville sur sa page Facebook.

La Gazette est allée à la rencontre de riverains. Et, manifestement, ceux croisés étaient au courant. « Ma femme m’avait dit », confie Patrick, ajoutant que l’équipe de tournage avait monopolisé l’avenue Gabriel Péri, perpendiculaire à la rue Marceau. « Je crois qu’ils étaient aussi rentrés dans une maison », ajoute-t-il, rappelant que ce n’est « pas la première fois » qu’un tournage a lieu dans le quartier. « Vu le cadre et l’esthétique des maisons, ça donne peut-être un coup d’œil intéressant », juge cet habitant, tout en avouant que ça ne lui fait « ni chaud ni froid » que des films soient tournés ici.

Séverine, elle aussi, savait. « Après, il faut bien choisir une ville, réagit-elle. J’étais au courant, mais je n’étais pas là car j’étais hospitalisée. Mon fils de 25 ans n’avait pas le permis et il a fallu trouver quelqu’un pour déplacer ma voiture, sinon ils me la retiraient. Ils avaient prévenu, mais mon fils ne m’a pas prévenue. » Si elle concède n’avoir pas vu le film avec Albert Dupontel et Virginie Efira, cette Trappiste habitant la commune depuis dix ans estime tout de même que « c’est bien pour cette ville, en plus récemment il n’y a pas eu des bons trucs sur Trappes ». Contactée, la société de production n’a pas pu nous répondre avant la mise sous presse de cette édition.