Lancée fin novembre par Saint-Quentin-en-Yvelines pour soutenir le commerce local, l’application Shop’in SQY n’est pas encore devenue un réflexe pour les Saint-Quentinois. Cette application regroupe de nombreux commerçants de l’agglomération, qui peuvent y vendre directement leurs produits ou services. L’Agglomération mise sur la communication et la formation des entreprises au numérique pour continuer de développer l’usage de Shop’in SQY.
« 2 200 clients à peu près qui l’ont téléchargée »
« On a une progression constante mais qui n’est pas en flèche, concède Didier Fischer (DVG), vice-président de Saint-Quentin-en-Yvelines en charge du commerce et maire de Coignières. On a 120 adhérents commerçants à l’heure actuelle, ce qui est tout à fait raisonnable par rapport aux objectifs qu’on s’était fixés. On a 2 200 clients à peu près qui l’ont téléchargée, donc ça c’est plutôt pas mal. Et c’est une application qui fonctionne plutôt bien quand on la compare aux autres applications du même type. »
L’élu met en avant la diversité des magasins présents dessus et est satisfait de la progression de l’application, mais estime qu’elle peut encore monter en puissance. Il rappelle d’ailleurs que l’Agglomération s’est donné un an pour faire le bilan et voir si Shop’in SQY trouve sa place. « Le but, c’est quand même de développer l’e-commerce sur Saint-Quentin-en-Yvelines, souligne Didier Fischer. C’est aussi de favoriser le plus possible l’achat local, […] et de permettre aux commerçants de faire face aux changements de modes de consommation, accélérés par le contexte sanitaire où des magasins sont fermés, où les clients vont beaucoup plus sur internet. »
Même si le vice-président au commerce note que « le numérique ne remplace pas le présentiel dans les magasins », mais peut être un bon complément. Reste cependant encore aux habitants et aux commerces, en particulier ceux qui n’ont pas encore de site internet de vente en ligne, à utiliser Shop’in SQY.
Côté commerces, Didier Fischer estime qu’il faut les aider à se saisir des outils numériques. « J’ai l’impression qu’il y a un nombre relativement important de commerçants dans l’agglomération, peut-être autour de 50 %, qui sont encore assez éloignés du numérique, avance-t-il. C’est à mon avis l’un des sujets qu’il faut qu’on traite dans les années qui viennent. » Saint-Quentin-en-Yvelines organise ainsi des formations en groupe et un programme de visites des commerces adhérents afin de les former.
Par exemple, de nombreux commerçants figurent bien sur l’application mais n’y mettent pas leurs produits en vente. « À mon sens, ils pourraient toucher beaucoup plus de clients s’il pouvaient mieux proposer et mieux vendre leurs produits sur l’application », estime le vice-président saint-quentinois, rappelant que Shop’in SQY n’est pas simplement un annuaire et propose divers services de fidélisation ou de découverte. L’Agglomération a aussi passé une convention avec Pop school du Campus numérique et des BTS du lycée de la Plaine de Neauphle à Trappes, dont les étudiants ont la charge de trouver de nouveaux commerçants pour l’application.
D’autant que Shop’in SQY prend encore plus de sens avec la fermeture récente de nombre de commerces dits « non essentiels ». « Là, ça va leur être utile, notamment pour le click and collect, c’est un peu l’objectif, juge Didier Fischer. Ça devrait aider tous ceux qui sont déjà sur l’application, et peut-être que ça incitera d’autres commerçants encore à s’emparer de cette application. » Mais pour que l’application fonctionne, encore faut-il que les clients saint-quentinois soient au rendez-vous. L’élu au commerce estime pour cela qu’il va falloir de nouveau relancer la communication autour de Shop’in SQY, rappelant que c’est « un travail de longue haleine ». Une telle application prend logiquement un peu de temps avant de trouver son rythme de croisière.
« De la visibilité supplémentaire »
Trois commerces saint-quentinois présents sur l’application, proposant plutôt des services, nous ont par exemple confié ne pas encore y avoir réalisé une seule vente à ce jour. L’un se demande si cela n’est pas lié au fait qu’il dispose déjà d’un site internet permettant la vente en ligne. Un autre estime que vu que l’application offre la possibilité de payer en ligne ou en magasin, les clients ne vont pas forcément passer par l’application. Mais il se montre favorable à Shop’inSQY : « Ce n’est que bénéfique, cette application a été lancée sur tout Saint-Quentin-en-Yvelines, donc ça fait de la visibilité supplémentaire. C’est important d’y être. »