Après le rugby fin février, les autres fédérations de sports collectifs ont également sifflé la fin de la partie pour leurs championnats amateurs durant le mois de mars. Deuxième discipline collective à s’arrêter, le handball : le 5 mars, un communiqué de la Fédération française de handball (FFHB) annonçait « l’arrêt de tous les championnats et coupes de handball amateur sur l’ensemble du territoire métropolitain », s’accompagnant d’un gel des montées et descentes pour tous les niveaux amateurs, « hormis pour l’accession des deux équipes en statut VAP de Nationale 1 masculine et pour la Division 2 féminine ». À SQY sont notamment concernés le club de Plaisir (N3) et les féminines de Montigny-le-Bretonneux (N2). Les premiers cités ont disputé un seul match cette saison, les Ignymontaines aucun.

En basket, le 19 mars, la Fédération française de basketball a décidé « d’arrêter définitivement l’ensemble de ses championnats métropolitains (départementaux, régionaux et nationaux) pour la saison en cours », à l’exception des divisions « qui bénéficient de la dérogation au confinement et à l’interdiction de déplacement » (Ligue féminine, Ligue féminine 2 et Nationale masculine 1, Ndlr). « La perspective de disputer 50 % des rencontres, même dans les territoires ayant pu débuter leurs championnats en septembre dernier, ne peut plus être envisagée », explique la FFBB, ajoutant que « dans ces divisions, la saison 2020-2021 ne donnera lieu à aucune montée et aucune descente ».

Cette décision touche, entre autres, Trappes, dont l’équipe fanion est pensionnaire de N3 masculine. Son président, Jacques Michelet, évoque « des sentiments contradictoires ». « Bien sûr qu’il faut prendre tous les soins nécessaires à la santé de nos adhérents et du public […]. Mais, s’il est possible d’avoir un championnat de France de basket [professionnel], pourquoi les amateurs n’ont-ils pas cette possibilité ? Est-ce que les prescriptions pour les uns ne sont pas valables pour les autres ? […] Ceci étant dit, bien sûr que nous respectons [les décisions]. Nous sommes devant le fait accompli, il n’y aura encore pas de championnat cette année. Deux années de suite, ça fait vraiment beaucoup », soupire-t-il, s’inquiétant aussi pour la santé psychologique et physique de ses adhérents, estimant que « l’activité sportive est un facteur essentiel dans la capacité cognitive ».

Sur le plan sportif, l’annonce de la FFBB est frustrante pour des Trappistes qui avaient remporté leurs quatre premiers matchs de la saison. « D’autant que les matchs que nous avons remportés, ce sont les autres postulants à la montée », fait remarquer le dirigeant. Depuis, le club, n’a gardé des entraînements en plein air que pour les jeunes, les seniors ne réalisant eux pas de séances sans contact. « Pour ceux pour qui c’était possible, ils se sont adonnés à l’encadrement des jeunes, mais on ne peut pas demander pour des activités totalement aléatoires à des gens qui habitent loin de se déplacer », justifie Jacques Michelet.

« Deux années de suite, ça fait vraiment beaucoup »

Les sports en intérieur avaient été suspendus dès la mi-octobre en raison des débuts du couvre-feu en Île-de-France, qui s’était accompagné d’une fermeture des gymnases sauf pour les publics prioritaires. Les sports en extérieur avaient, eux, pu continuer jusqu’au deuxième confinement, fin octobre. Mais, pour eux aussi, c’est terminé. Le 24 mars, la Fédération française de football a mis un terme « à l’ensemble des compétitions amateurs départementales et régionales métropolitaines », indique-t-elle dans un communiqué, arguant que le calendrier « ne permet plus d’envisager une reprise des compétitions amateurs ». Là non plus, pas de montée ni de descente.

Les clubs de SQY sont concernés, et pas surpris. « Entre l’arrêt des championnats et vu comment ça se passait par rapport aux consignes de l’État, on se doutait que ça allait être compliqué de reprendre, réagit Hicham Zerhdy, l’entraîneur de Trappes (R2). Assez rapidement, je me suis rendu compte qu’on n’allait pas finir la saison. Dès le mois de décembre, janvier, quand on voyait que les premières tentatives de reprise du championnat étaient reportées, […] c’était trop compliqué, pour terminer les matchs aller, faire des play-offs ou autres. »

Le club, qui avait maintenu des séances sans contact avant d’arrêter suite aux annonces gouvernementales de reconfinement du 18 mars, aura disputé quatre matchs lors de cet exercice 2020-2021. Pour trois victoires. « On avait fait une très bonne entame de championnat, on était 1ers ex-æquo avec Nanterre qui avait un match en moins, […], on était sur une bonne spirale et une bonne dynamique, note le technicien trappiste, déçu de ne pouvoir reprendre après un tel départ. Mais après, on comprend qu’il y a des choses beaucoup plus importantes dans la vie que le sportif. »

Le bilan était le même pour Maurepas (R3), l’autre formation de SQY pensionnaire des championnats régionaux, et dont la préparation d’avant-saison avait été tronquée en raison de cas de Covid. « On venait de monter dans la division R3, on était plutôt satisfaits de notre début de saison, juge l’entraîneur, Christophe Roussey. Donc ça nous donne espoir et l’envie de repartir l’année prochaine, avec déjà une petite idée sur le niveau du groupe par rapport à la division, […]. C’est plutôt encourageant, on a peut-être notre mot à dire dans cette division, même s’il faut rester calme, serein et ne pas se prendre pour ce qu’on n’est pas. » Le coach loue aussi la fidélité de ses joueurs puisque, maintenant des entraînements sans contact le week-end, il assure compter sur près de 60 % de son groupe le samedi et 90 % le dimanche.

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