Quasiment un an jour pour jour après le premier confinement, le gouvernement a annoncé un nouveau durcissement des mesures de lutte contre le Covid-19. Comme redouté depuis plusieurs semaines, ce tour de vis concerne 16 départements français, dont tous ceux de l’Île-de-France et donc les Yvelines.

Pour ces départements, c’est finalement le retour du confinement sept jours sur sept depuis le vendredi 19 mars à minuit. Les attestations sont donc de nouveau de mise, même si un justificatif de domicile suffit dans un rayon de 10 kilomètres autour du domicile, avec des déplacements autorisés sans limite de durée. Les déplacements interrégionaux sont quant à eux interdits sauf motif impérieux ou professionnel.

Aussi, seuls les magasins dits « de première nécessité » sont autorisés à ouvrir, dont font désormais partie les coiffeurs, les libraires et les disquaires. Côté scolaire, les écoles maternelles et élémentaires ainsi que les collèges restent ouverts, tandis que tous les lycées basculent en demi-jauge et que les universités poursuivent sur le rythme actuellement en vigueur.

Des mesures pour quatre semaines

Par ailleurs, le couvre-feu est désormais retardé à 19 h afin de s’adapter au passage à l’heure d’été. De nouvelles mesures avec lesquelles les Yvelinois devront donc conjuguer pendant au moins les quatre prochaines semaines, et ce, même si le département est celui d’Île-de-France où les indicateurs sont les moins élevés. D’autant que les chiffres se dégradent vite. Ce que nous confirme la directrice départementale de l’Agence régionale de santé (ARS), Marion Cinalli. « Pour la Région, on est à 474 cas pour 100 000 habitants en termes de taux d’incidence, et à 10,8 % de taux de positivité. Pour les Yvelines, on est a 369 cas pour 100 000 habitants en taux d’incidence et 10,1 % en taux de positivité », explique Marion Cinalli, détaillant les chiffres du vendredi 19 mars. Des chiffres qui confirment que « ça progresse », puisque sept jours plus tôt dans les Yvelines, le taux d’incidence était de 314 cas pour 100 000 habitants.

« On est toujours le département le moins touché [d’Île-de-France], mais de vendredi à vendredi on a pris plus de 50 points, rappelle la directrice départementale de l’ARS. Par contre on est impactés en termes d’offre de soin, puisqu’on est sur une régulation régionale, notamment sur l’occupation des lits de soins critiques. » Ce vendredi 19 mars, l’Île-de-France avait un taux d’occupation des lits de soins critiques de 108,9 %, soit 1 221 patients en réanimation.

Dans les Yvelines, 506 patients sont hospitalisés, dont 74 en réanimation, ce qui correspond à un taux d’occupation des lits de soins critiques de 87,1 %. Viennent s’ajouter à ces données la part des variants, qui compliquent la situation. Pour la semaine du 2 au 8 mars dans les Yvelines, le variant britannique représentait environ 72 % des tests PCR positifs, et les variants Sud africain ou brésilien en représentaient 4 %.

« Sur la situation sanitaire en tant que telle, on est sur une situation qui est compliquée, avec des hôpitaux qui sont en tension, résume Marion Cinalli. Donc même si la tendance des Yvelines reste atypique par rapport aux autres départements, on sait que ça a forcément un impact, de part l’interconnexion des départements entre eux, et parce qu’on est sur une régulation régionale pour les hôpitaux […]. » Pour faire face, des opérations de dépistage sont régulièrement organisées, et quatre nouveaux centres de vaccination ont récemment ouvert, portant leur nombre à 14 dans le département. Au 19 mars, 131 669 vaccinations avaient eu lieu dans les Yvelines.

Le maire de Guyancourt en visio avec Emmanuel Macron

La veille de l’annonce des nouvelles mesures sanitaires, le 17 mars, Emmanuel Macron s’est rendu à Poissy. Depuis la mairie, il s’est entretenu avec une dizaine de maires, dont une majorité des Yvelines. Le maire de Guyancourt, François Morton (DVG), était l’un d’eux. « C’était vraiment de l’écoute, nous raconte François Morton, au lendemain de cet échange avec le président. Nous avions environ quatre minutes chacun pour lui exposer comment on ressentait cette période et les éventuelles perspectives sur notre territoire. »

Dans sa prise de parole, François Morton indique avoir insisté sur la nécessité, « décryptée des échos » qu’il a « des habitants de la ville de Guyancourt », de respecter un certain nombre de règles : « Quelle que soit la mesure prise, il fallait des échéances et des perspectives, il faut pouvoir se projeter sur un calendrier auquel on se tiendrait [et] que s’il devait y avoir des mesures plus dures, il fallait aussi mettre l’accent très fort sur la vaccination. »

Le maire de Guyancourt a aussi indiqué que, selon lui, « il fallait que les établissements scolaires restent ouverts ». Le gouvernement est finalement allé dans le même sens puisqu’il a maintenu les écoles ouvertes, et a dressé une ébauche de calendrier pour les prochains mois.