Elancoeur, association élancourtoise venant en aide aux plus démunis, organisait le 10 mars au centre social Agora d’Élancourt, une distribution de colis alimentaires à destination d’étudiants. « La période qu’ils traversent actuellement est très compliquée, […] et c’est l’avenir de notre pays. Donc on tenait vraiment à faire cette action-là pour les soulager du mieux possible, et leur dire qu’on est là, qu’on fait société et qu’on est solidaires avec eux pour leur donner de l’espoir », explique Rachid Najmaoui, président d’Elancoeur.
« Ça aide beaucoup, surtout qu’avec la crise sanitaire, il n’y a pas de jobs étudiants »
Des étudiants vivant dans les environs, en résidence universitaire. Comme Laure, étudiante en comédie musicale au Cours Florent, à Paris, qui loge à Bois-d’Arcy dans une résidence Arpej (association spécialisée dans la gestion de résidences pour étudiants, jeunes actifs et chercheurs, Ndlr). « Je faisais du baby-sitting à Paris, mais, du coup, avec le Covid, la famille, vu qu’elle est en télétravail, je n’ai plus de travail », confie la jeune femme, qui a perdu son job étudiant en octobre. « Je demande tout le temps des sous à ma mère, […] pour la nourriture, le loyer, tout, confie-t-elle. Je n’aime pas demander, même si je sais qu’elle peut et qu’elle me dira toujours oui. »
« Je trouve ça super bien de faire ça, juge-t-elle à propos de la distribution alimentaire. Encore, moi, j’ai de l’aide de mes parents, mais j’ai des amis, leurs familles sont à l’étranger, et ça doit être super compliqué de vivre malgré cette situation. » Et justement, Mohamed, en communication à l’université Paris 8 Saint-Denis, et logeant dans une résidence du Crous à Élancourt, est arrivé en France en septembre, en provenance du Mali. « Ça aide beaucoup, surtout qu’avec la crise sanitaire, il n’y a pas de jobs étudiants », estime-t-il à propos de l’opération organisée par Elancoeur.
Rachid Najmaoui confirme que la crise sanitaire a accentué le besoin en ce type de denrées. « 2020 a été l’année où on a explosé tous les records au niveau de l’association. On a été à plus de 14 000 repas, plus de 4 000 colis, 1 000 kits hiver. C’est des chiffres qu’on n’a jamais faits auparavant », constate le président d’Elancoeur, qui opère dans toute l’Île-de-France mais essentiellement dans les Yvelines, et dispose d’une « base de données de 200 bénévoles et un noyau dur d’une cinquantaine de personnes qui se mobilisent de manière régulière ».
Certains ont rejoint l’aventure récemment, comme Karin, qui effectuait sa deuxième distribution alimentaire pour l’association. « C’est une association qui est vraiment investie, c’est vraiment des actions importantes et pertinentes », affirme cette Élancourtoise, qui donne aussi des cours de français pour une association ignymontaine, et se dit portée par « le besoin de [s]e sentir utile et d’aider ceux qui en ont besoin ». « Je n’aurais jamais imaginé devoir un jour participer à une distribution de colis pour les étudiants. En tant qu’ancienne étudiante, j’ai toujours eu l’occasion de travailler et de subvenir à mes besoins. Donc ça me tient à cœur, en tant qu’ancienne étudiante, que prof, de pouvoir participer. »
50 à 100 colis alimentaires distribués en trois heures
Des personnes de la municipalité étaient aussi présentes, échangeant avec les étudiants et remplissant un formulaire. 150 à 250 colis alimentaires devaient être distribués en trois heures. Un chiffre non atteint mais qui allait l’être par la suite, selon Rachid Najmaoui. « On est entre 50 et 100, le reste on s’est organisés avec le Crous et l’Arpej, indique-t-il. Il y en a qui n’ont pas pu se déplacer, ils n’ont pas de permis et sont un peu loin. Donc on va remettre le reliquat au Crous et à l’Arpej qui vont faire la distribution de leur côté. »