La ligne C Transilien SNCF lance une campagne de sensibilisation sur les oublis d’objets et bagages en gare et à bord des trains. En cause, une forte augmentation de ce phénomène sur la ligne C, depuis la sortie du confinement, selon un communiqué de presse de Transilien SNCF. Et le mois de septembre 2020 a été le plus significatif. En un mois les conséquences des oublis ont dépassé celles d’une année complète. Sachant que le communiqué rappelle qu’un objet ou un bagage oublié est « tout objet qui ne tient pas dans une main (valise, sac à main, sacoche d’ordinateur, shopping bag, glacière…) ».

Avec le port du masque, le champ visuel est réduit

Alors comment expliquer cette recrudescence ? « L’hypothèse la plus probable serait étroitement liée à la Covid-19. Avec le port du masque, le champ visuel est réduit et les préoccupations dans les transports en commun ne sont plus tout à fait les mêmes », indique le communiqué. Selon les observations des agents de la ligne C, celle-ci comptant 540 000 voyageurs quotidiens, ces derniers porteraient davantage leur attention sur l’environnement et les personnes qui les entourent, plutôt que sur leurs affaires personnelles.

Ainsi, en septembre 2020, 2 792 trains ont été touchés et 656 heures ont été perdues. C’est largement plus qu’en 2019, où les répercussions concernaient 2 750 trains et 605 heures sur l’année entière. Et les conséquences ne sont pas négligeables quand on sait qu’un objet oublié représente 700 voyageurs retardés, 1 h 45 de retard, 6 trains retardés, et entre 15 minutes et 3 heures de perturbation du trafic, toujours selon Transilien SNCF.

Ce temps est en effet nécessaire aux démineurs pour se rendre sur les lieux et suivre la procédure. Pour gagner du temps quand c’est possible, « un train vide est garé sur la voie la plus proche du ‘‘colis suspect’’ pour isoler la zone où l’intervention a lieu. Cette rame protège les autres voies de circulation, et permet ainsi de réduire le périmètre de sécurité. Le trafic peut alors reprendre partiellement », explique le communiqué.

Et pour lever rapidement le doute sur la suspicion du bagage, des équipes mobiles de cyno-détection, composées d’agents de la sûreté ferroviaire et de chiens renifleurs interviennent. « Il faut quelques secondes seulement à ces chiens pour détecter d’éventuels explosifs, contre 20 minutes à 1 h pour l’entrée en action d’une équipe de déminage », précise la société.

Alors, pour continuer de réduire ces répercussions, Transilien SNCF lance en plus une campagne de sensibilisation pour prévenir les usagers, à l’aide d’affiches, de stickers au sol et aux murs. Elle va également faire des vidéos sur les réseaux sociaux, des annonces dans les trains et en gares. En plus, les équipes cynophiles vont être progressivement augmentées pour passer d’une vingtaine à une trentaine.

Depuis 2014, le nombre de bagages oubliés a augmenté de 122 % sur tout le réseau Transilien SNCF, soit 1 500 signalements par an, (plus de quatre par jour). Ce phénomène peut être sanctionné d’une contravention de 150 euros si le propriétaire est retrouvé et, si l’oubli engendre des conséquences sur le trafic, la SNCF peut porter plainte.

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