La Fédération française de rugby (FFR) a, comme pressenti, officialisé le 26 février « l’interruption définitive des championnats fédéraux (masculins et féminins) » pour la saison 2020-2021. Déjà à l’arrêt depuis fin octobre en raison de la crise sanitaire, les compétitions amateurs allant des divisions régionales à la Fédérale 1 ne reprendront donc pas cette saison. Les montées et descentes sont, elles, gelées.

« On s’y attendait »

À SQY, cette décision ne faisait plus aucun doute et n’a pas surpris les présidents des principaux clubs concernés. « On s’y attendait, réagit le président du Plaisir rugby club (Fédérale 2), Thierry Lamandé. C’est quelque chose qui semblait inéluctable. On va essayer de poursuivre l’activité au stade 3 (les clubs sont autorisés à s’entraîner sans contact depuis décembre, Ndlr) et motiver un peu plus les gens, car surtout au niveau des seniors, il y a une baisse importante du nombre de personnes. » En l’occurrence, 50 % de présence, concède-t-il.

Le club propose des entraînements sans contact les samedis et dimanches – leur programmation en semaine étant rendue impossible par le couvre-feu à 18 h – et des séances en visio avec un préparateur physique. À l’URC78 (Honneur), qui n’aura joué que deux matchs officiels cette saison, une séance sans contact est organisée le week-end. « On maintient un lien avec les joueurs », glisse Jacques Moreau, le coprésident, qui se dit « pas très surpris » par l’annonce de la FFR. « Il n’y aurait rien eu de pire que d’avoir le droit de rejouer par exemple dans deux mois et de faire juste quelques matchs qui décideraient d’une montée et d’une descente, estime-t-il. Je ne suis pas toujours d’accord avec la Fédération, mais là je ne vois pas ce qu’ils pouvaient faire d’autre. »

« De toute façon, […] on ne voyait pas comment on pouvait jouer avant mai »

« De toute façon, on s’entraîne au stade 3, sans contact. Donc il aurait d’abord fallu qu’on ait le droit de s’entraîner normalement. Ensuite, il aurait fallu que les joueurs se réathlétisent. Il fallait un mois ou un mois et demi, donc on ne voyait pas comment on pouvait jouer avant mai », ajoute-t-il, déplorant, lui, seulement « 30 à 40 % » de présence aux entraînements. « Il y en a qui ne peuvent pas, car ils travaillent le samedi, et puis l’absence de compétitions a démobilisé un peu certains », explique le dirigeant, qui espère « repartir sur un bon pied et perdre le moins de joueurs possible pour l’année prochaine ».

La FFR  affirme d’ailleurs avoir voulu « sécuriser la clôture de la saison 2020-2021 pour préparer sereinement la saison 2021-2022 » et compte « favoriser la reprise de la pratique au plus tôt, d’ici au début de l’été », notamment par le biais « de rencontres amicales et de toutes formes de plateaux ». Mais pour l’instant, « les entraînements devront être maintenus et favorisés en stade 3 jusqu’à nouvel ordre », rappelle-t-elle.

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