Mieux connaître la pollution de l’air en temps réel. C’est l’objectif de l’expérimentation « Mesures et perception », présentée le 11 février lors d’une conférence de presse par la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse (Libres !). La mesure phare de ce projet est l’installation de microcapteurs sur des véhicules et des bâtiments de La Poste, afin de mesurer en temps réel la qualité de l’air. L’expérimentation est pilotée par Airlab, la plateforme d’innovation d’Airparif, en partenariat avec le groupe La Poste, et financée par la Région à hauteur d’1,5 million d’euros.

Actuellement, Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l’air, dispose d’environ 70 capteurs fixes en Île-de-France. Un chiffre qui va être pratiquement multiplié par dix grâce au partenariat avec La Poste. « Nous allons mettre en place 600 capteurs, sur 400 véhicules de La Poste, 100 vélos et 100 bureaux de poste (ou plateformes de distribution, Ndlr), détaille Valérie Pécresse lors de la conférence de presse. Les véhicules vont sillonner toute l’Île-de-France et nous fournir en temps réel, 24h/24 et 7j/7, une quantité d’informations inégalée en Europe qui permet de compléter la surveillance réglementaire mise en œuvre par Airparif. »

D’après les chiffres de la présidente de Région, « au total, 72 % des communes d’Île-de-France seront directement concernées par le déploiement de ces microcapteurs », qui permettront de mesurer cinq polluants : trois tailles de particules fines – PM10, PM2,5 et PM1 -, dioxyde d’azote et ammoniac. Et la mise en place de cette expérimentation est déjà bien avancée. « On n’a pas déployé la totalité des capteurs encore, il reste 35 Kangoo à équiper pour avoir le total, mais les choses sont en place, précise Philippe Whal, président de La Poste. Il faut maintenant un peu attendre et se mettre au travail sur les données. »

Plateforme participative

Car ce sont un très grand nombre de données qui vont être à traiter, et qui seront à terme mises à disposition des habitants. « La mesure, c’est un challenge énorme, on génère déjà nous-mêmes 30 millions de données toutes les heures, confirme Karine Léger, directrice générale d’Airparif. Là, avec 600 capteurs et des informations géolocalisées, c’est un enjeu de bigdata extraordinaire, avec la mise en place et le test des capteurs, et voir comment ces capteurs peuvent renforcer les cartes que nous avons. »

L’expérimentation « Mesures et perception » comprend également, comme son nom l’indique, un volet « perception ». Ce dernier se décline en deux nouveautés. La première est « une enquête » auprès de 1 100 volontaires qui va permettre de « recueillir le ressenti des Franciliens sur l’air qu’ils respirent, grâce à un questionnaire distribué par des postiers volontaires ». L’autre nouveauté est la mise en service de l’application « SignalAir », qui permet aux Franciliens de « signaler à tout moment une nuisance comme une odeur, une fumée, des pollens ou un bruit », détaille la Région.

Sur cette application, les Franciliens pourront « visualiser le ressenti de la population en temps réel » et les « données seront analysées et prises en compte par Airparif », le tout visant à permettre à chacun de « contribuer à la connaissance et à l’amélioration de la qualité de l’air », précise la Région. L’objectif global de l’expérimentation « Mesures et perception » est « d’améliorer les connaissances sur les niveaux de pollution au cœur du trafic, tout en testant un nouveau réseau de mesures, et d’appréhender la perception des Franciliens vis-à-vis de la qualité de l’air ». Valérie Pécresse espère que « cela renforcera l’adhésion à la transition écologique en Île-de-France ».

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