« On ne peut que regretter d’être autant à la traîne dans un pays comme la France », déplore François Morton, maire (DVG) de Guyancourt et vice-président à la politique de la ville, la santé et la solidarité de l’Agglomération. Et Saint-Quentin-en-Yvelines ne fait pas exception à la règle. « Le Vélodrome fonctionne très bien. Le problème, c’est qu’on a si peu de doses », poursuit-il. Pour preuve, le centre de vaccination de SQY a commencé, la semaine dernière, à délivrer la deuxième injection du vaccin Pfizer-BioNtech. Pourtant, au total, le nombre de doses n’a pas augmenté.

Les Saint-Quentinois qui l’ont reçue étaient parmi les premiers à se faire vacciner il y a cinq semaines, au moment de l’ouverture du centre de vaccination. En effet, il faut une période de quatre semaines entre la première injection et la deuxième. Pour cette deuxième dose, ils étaient donc nombreux, soit 867 la semaine dernière et ils devraient être 847 cette semaine.

En revanche, les premières injections étaient moins importantes, seulement 168 la semaine dernière et elles devraient avoisiner les 258 cette semaine. Les premières doses ont donc baissé au profit des deuxièmes. Ainsi, le nombre d’injections au total n’a pas augmenté. « C’est ni plus ni moins », affirme François Morton en se fiant au point hebdomadaire de l’Agence régionale de santé (ARS).

Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à fin mars avec un nombre de premières doses qui va s’équilibrer à hauteur de 492 par semaine et un nombre de secondes injections qui devrait osciller entre 168 et 852 par semaine, toujours selon François Morton.

Depuis l’ouverture du centre en janvier, 3 593 personnes ont reçu la première dose du vaccin – 2 701 l’ont reçue de Pfizer-BioNtech et 892 de Moderna. Sachant qu’au total, SQY compte 230 000 habitants. Mais ce sont les personnes âgées de 75 ans et plus qui sont prioritaires à la vaccination, « avec à la marge le public à haut risque comme ceux qui sont sous traitement chimio ou qui ont été transplantés », précise le maire de Guyancourt, conformément à la stratégie de priorisation et à la phase 1 mise en place par le gouvernement.

Et ce public cible ne devrait pas bouger d’ici fin mars. « Tant qu’on n’aura pas vacciné toutes les personnes âgées de 75 ans et plus, et puis on n’a pas assez de doses », résume François Morton. En effet, cette population représente 5 % des habitants de SQY, soit 12 000 personnes. Le délégué à l’agglomération estime que, fin mars, un tiers d’entre eux aura reçu les deux injections.

Par exemple, Coignières devrait avoir vacciné tous ses habitants de 75 ans et plus d’ici la fin du mois prochain. « On espère que fin mars, on aura des dotations supplémentaires, mais on n’a pas eu d’informations de la part de l’ARS », déplore le maire de Guyancourt.

Pour autant, Saint-Quentin-en-Yvelines prépare le Vélodrome, s’il doit recevoir plus d’injections et par conséquent plus d’habitants à vacciner. « À terme, on ouvrira l’aire centrale du Vélodrome quand on aura plus de doses », informe François Morton. Un deuxième centre de vaccination à Saint-Quentin-en-Yvelines ne semble donc pas une option pour le moment. « On est sur de petites quantités. Le Vélodrome est suffisant et pertinent dans son action », atteste François Morton.

Les listes d’attente s’allongent

En attendant, le centre de vaccination ouvre cette semaine le salon olympique afin de ne pas mélanger dans un seul et même lieu les secondes injections de Pfizer-BioNtech et les « primo » injections de Moderna. Il y a désormais deux lieux bien distincts au sein du Vélodrome.

En parallèle, les listes d’attente s’allongent. En effet, le nombre de doses conditionne la mise à disposition de créneaux de rendez-vous pour les patients (voir notre édition du 26 janvier). Or, ces derniers sont nombreux. Pour preuve, ils seraient 2 500 à attendre un rendez-vous depuis leur inscription auprès d’un des CCAS des 12 communes, selon le vice-président à la santé. Pour y remédier, l’association des maires d’Île-de-France a proposé dans un communiqué de presse, de créer une carte vaccinale géographique, afin que chaque Francilien n’ait qu’un seul centre de vaccination où s’inscrire pour éviter les doublons d’inscription.

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