La conférence des solidarités organisée à distance par la mairie de Villepreux le 30 janvier dernier a donné lieu à des échanges sur quatre thèmes différents (voir encadré). Elle a notamment permis de soulever la question de la mobilisation solidaire, en particulier chez les jeunes, et du renouvellement des bénévoles dans le milieu associatif, problème rencontré à Villepreux comme dans beaucoup d’autres communes.

Saluant la « richesse du tissu associatif à Villepreux », le maire Jean-Baptiste Hamonic (Modem) a souligné l’importance de faire en sorte « que ce réseau de bénévoles ne se dissolve pas une fois que la crise sera passée ». Des responsables d’associations ont ensuite fait part de leur ressenti sur la question. Bernard Pinglier, du groupe local de Villepreux de SNL, association se mobilisant pour l’accession au logement de personnes démunies, estime qu’ « il y a un grand réservoir disponible de personnes quand on lance des appels sur des actions ponctuelles », mais que la « difficulté est peut-être plus de s’engager sur du long terme ».

Le témoignage de Danielle Duterte, de l’Union nationale des retraités et personnes âgées, fait lui ressortir un problème de renouvellement générationnel, particulièrement pour les postes à responsabilité : « Nous avons un conseil d’administration de six personnes, mais, dans le bureau, nous ne sommes que deux […]. L’avenir est très sombre, car personne ne veut prendre de responsabilités. »

D’autres sont plus optimistes, comme Bernard Troupin, élu en charge des seniors et du lien intergénérationnel, mais aussi président de l’association Villepreux culture loisirs. « On a des gens super impliqués […], donc ne perdez pas espoir, assure-t-il. On y arrive toujours avec nos connaissances, il faut faire fonctionner les autres présidents [d’associations] et parler autour de nous. » Il confie aussi rencontrer beaucoup de personnes motivées mais ne sachant « pas le temps que ça va [leur] prendre », et pense qu’il faut « leur dire le temps moyen que ça peut leur prendre ». Pour mobiliser davantage les jeunes, Saïd Kaddi suggère notamment de les former aux futurs postes qu’ils vont occuper dans les associations.

Ce benjamin de la majorité municipale recommande aussi d’utiliser davantage les ressources internet et les réseaux sociaux, ou encore d’« intégrer les jeunes via des stages ». Tous ces échanges devaient permettre de nourrir de futurs ateliers sur la mobilisation solidaire. Ont notamment été retenues les pistes suivantes : favoriser le bénévolat, mobiliser et inciter les jeunes à la prise de responsabilités, organiser la transition des connaissances de gestion, promouvoir le service civique, ou encore s’appuyer sur le Département qui peut être porteur de projets et aider au financement.

Villepreux se mobilise pour les solidarités

Villepreux organisait le 30 janvier en visio une conférence des solidarités. Élus, mais aussi représentants de SQY, du Département, collège et lycée de Villepreux, bailleurs sociaux et acteurs du monde associatif, s’étaient réunis devant leurs écrans respectifs pour échanger durant trois heures lors d’ateliers répartis en quatre thèmes différents : précarité, handicap, logement et mobilisations solidaires.

« Il y a urgence à avancer tous ensemble », a notamment déclaré en préambule le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (Modem), estimant que la crise sanitaire « vient justifier davantage ce temps de partage ». Il a également salué la mobilisation des 48 participants à la réunion. « Certains d’entre vous […] ont été très présents pendant le confinement et l’après-confinement pour apporter des solutions assez innovantes à Villepreux et ailleurs, ajoute-t-il. De voir toutes ces initiatives locales assez spontanées, c’était quelque chose de précieux, et on a compris que, avec la période qu’on allait traverser, il faudrait qu’on arrive à créer des synergies et peut-être à structurer et organiser davantage les choses là-dessus. »

« Même si, à Villepreux, on a la sensation […] que les choses se passent bien pour tout le monde, ce n’est évidemment pas le cas, poursuit le maire. La crise va forcément mettre certaines personnes sur le bord de la touche, et ce sera à nous de les accompagner. » Et l’édile de donner des exemples concrets et chiffrés, comme « une augmentation de 20 % des bénéficiaires [des Restos du cœur] sur la même période en comparaison à 2020, avec des publics un peu différents ». De nouveaux ateliers sont déjà prévus en mars et en avril.