Des cuisines centrales fonctionnant à l’échelle intercommunale à SQY ? C’est en tout cas le souhait formulé par le maire de Montigny-le-Bretonneux, Lorrain Merckaert (DVD) lors d’un conseil des maires. « Pendant la campagne, on a annoncé qu’on se tournerait vers l’Agglomération et vers mes collègues maires pour voir avec eux si on pouvait travailler sur un projet intercommunal sur ce sujet-là, explique-t-il, contacté par La Gazette. On a pu voir ces dernières années que les gens portent une attention de plus en plus importante sur la qualité de l’alimentation, et sa provenance. C’est un sujet qui devient très important au niveau des collectivités, puisqu’on a assumé essentiellement la restauration de nos enfants dans les cantines, mais il y a aussi parfois la restauration qui concerne la petite enfance, et puis le portage des repas pour nos aînés. »

Il assure que sa proposition a obtenu « l’assentiment de tous, et des maires et de l’Agglomération » et qu’ « il y a une volonté partagée de tous les maires de SQY de pouvoir proposer demain une alimentation de qualité avec du circuit court ». À Coignières, par exemple, Didier Fischer (DVG) estime qu’ « en intercommunalité, ça peut tout à fait se faire » alors que « ça peut représenter des coûts importants » si sa commune porte un projet de cuisine centrale seule. Il avertit cependant qu’ « on ne fait pas une cuisine centrale pour faire une cuisine centrale, il faut une vraie plus-value, qu’on soit sur des repas de vraie qualité, et qui fassent appel aux ressources du secteur ».

Lorrain Merckaert insiste sur le fait que lancer ce projet à l’échelle de SQY et non communale lui semblait « assez pertinent ». « D’abord, c’est à l’échelon intercommunal que l’on a la compétence sur tout ce qui touche aux filières agricoles, et […] imaginer un dispositif à 12, c’est peut-être proposer demain des débouchés, pour des producteurs et des agriculteurs, pérennes, intéressants, et donc pour stimuler la création dans ce domaine de filières suffisamment importantes pour pouvoir répondre aux besoins que nous aurons. »

« L’idée est de regarder comment, à 12, on pourrait avoir un système qui soit pertinent et efficace, à la fois pour fidéliser et renforcer les filières d’approvisionnement que l’on pourrait mettre en place, assurer la qualité des repas pour les enfants, et puis en maîtriser le coût, ajoute Lorrain Merckaert. C’est vraiment un projet qu’on porte collectivement, avec cette volonté de pouvoir travailler tous ensemble, à la fois pour déterminer les sites de production qui seraient les plus judicieux, mais aussi et surtout pour travailler finement sur les filières d’approvisionnement. »

Le projet n’en est encore qu’aux prémices, mais une étude lancée par l’Agglomération va bientôt débuter, indique l’édile ignymontain, par ailleurs 1er vice-président de SQY délégué à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire. Elle permettra de « voir tous les aspects logistiques et les situations des sites à retenir, les filières d’approvisionnement et les coûts engendrés par tout ça et, une fois que nous aurons tous ces éléments, ça nous permettra de pouvoir travailler sereinement sur le sujet pour voir ce que nous décidons de faire », précise-t-il.

En termes de fonctionnement, l’élu avance qu’il faudra « définir le maillage le plus adapté » et que plusieurs cuisines centrales seront vraisemblablement nécessaires. « On m’a fait remarquer de manière très juste qu’un seul site pour tout SQY ne serait pas forcément très pratique car il y a des déplacements des véhicules jusqu’à toutes les écoles, détaille-t-il. L’idée est plutôt de regarder comment mailler le territoire de manière pertinente pour que l’on ait ensuite des déplacements qui soient les plus réduits possibles pour les véhicules qui auront à faire la livraison dans les établissements scolaires. C’est un travail qui reste à mener. »

Il rappelle aussi que certaines villes disposent déjà d’une cuisine centrale, comme Villepreux, dont le nouvel équipement a été livré au début du mois, et Trappes, qui alimente également les écoles de Voisins-le-Bretonneux, grâce à un partenariat passé entre les deux villes. « Il faudra voir si celles-ci sont en mesure de rentrer dans le dispositif, parce qu’après tout, ce n’est pas la peine de recréer des bâtiments ou des équipements quand on en a déjà qui existent », affirme le maire de Montigny-le-Bretonneux.

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