Quel lien peut-on établir entre José Mourinho et Saint-Quentin-en-Yvelines ? À priori aucun, et pourtant, c’est à Guyancourt que le Portugais, l’un des entraîneurs les plus titrés de l’histoire du football, a remporté son premier trophée. C’est ce que nous avons appris via un tweet du 6 janvier, publié par le journaliste Nicolas Vilas, lequel retrace la carrière du technicien lusitanien – et notamment cet épisode guyancourtois – à travers son livre Mourinho : Derrière le Special One – De la genèse à la gloire, paru l’année dernière.

En avril 1988, José Mourinho, alors âgé de 25 ans, entraîne les jeunes du Vitória de Setúbal lorsqu’il dispute un tournoi à Guyancourt. « Dans les années 80-90, il y avait un tournoi moins de 17 ans à Guyancourt, un tournoi international qui était très réputé, nous confie Nicolas Vilas, que nous sommes parvenus à joindre et qui nous a fourni un extrait de l’ouvrage. Les clubs profitent souvent des vacances scolaires pour faire des tournois à l’international. C’est des tournois qui ne sont pas reconnus par les confédérations internationales, mais qui sont importants pour les clubs car ils leur permettent de se jauger par rapport à des équipes étrangères. Et il se trouve qu’à Guyancourt, c’était quelque chose d’assez réputé, car il y avait beaucoup de clubs qui venaient de l’étranger. »

Et pas des moindres, puisque l’Atlético de Madrid, le PSG ou encore Saint-Etienne prennent part à ce tournoi. Le Setúbal de Mourinho, qui se fait alors appeler Zé Mario, affronte lui tour à tour le Paris FC (victoire 1-0), avant de faire match nul face à l’ES Guyancourt sous la grêle, de dominer les Allemands de Karlsruhe (4-2), puis Bruges (4-1), Montréal (3-0) et enfin le Matra Racing, que les U17 du club portugais étrillent 3-0 en finale. « La veille de la finale, […] il nous a dit de faire ce qu’on voulait. […] On est arrivés le jour J hyper détendus, et on a gagné », raconte, dans le livre, João Mota, l’un des joueurs de l’équipe, où évoluait aussi un certain Nuno Santos, aujourd’hui dans le staff du Special One à Tottenham, comme entraîneur des gardiens.

Mais en 1988, ce surnom de Special One n’existait pas. Le Portugais n’était encore qu’un illustre inconnu. Gérard Ancel, président de l’ES Guyancourt à l’époque, ne se souvient même pas avoir croisé sa route. « José Mourinho ?! C’était lui l’entraîneur de Setúbal ? Vous me l’apprenez ! », lâche-t-il à Nicolas Vilas dans le livre. « La première coupe qu’il a gagnée, c’est celle-là », affirme pourtant le journaliste de RMC. 33 ans plus tard, de nombreuses autres sont venues remplir son armoire à trophées.

CREDIT PHOTO : DR