« Tout le monde est parti en vacances avec un soulagement », se réjouit Juan Chikh, délégué syndical CGT chez Permaswage. Juste avant les fêtes de fin d’année, le 18 décembre, les 155 salariés de l’équipementier aéronautique des Clayes-sous-Bois ont appris qu’un accord avait été signé avec la direction pour mettre tous les salariés de l’entreprise au chômage partiel pendant deux ans au maximum, le temps que le marché de l’aéronautique reparte. Cet accord sauve du licenciement pas moins de 63 salariés qui devaient prochainement partir en raison d’un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), annoncé en septembre dernier.

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise recule sur ses annonces initiales. Au début, le PSE prévoyait le licenciement de 73 personnes avant de passer à 63. En plus, le site de l’entreprise devait fermer aux Clayes-sous-Bois pour être délocalisé dans la Drôme. Mais ce projet a été abandonné à la mi-novembre (voir notre édition du 1er décembre).

Ce nouveau recul juste avant les fêtes fait donc suite à l’ouverture des négociations le 17 novembre, après la grève qui a duré trois semaines entre septembre et octobre. Le dossier de la direction présenté au Comité social et économique (CSE), présentait quelques soucis, selon le délégué syndical CGT. « C’était pas bon, il fallait tout refaire, raconte-t-il. On a deux mois à partir de la R1 (première réunion de négociation, Ndlr) et à la fin, on doit avoir trouvé un accord. Il a littéralement été mal fait. C’était impossible de tenir les temps. »

En parallèle, la société KaliStrut Aerospace, l’autre entité du groupe américain Precision Castparts Corp. (PCC), dont fait partie Permaswage, située à Saint-Vallier, où l’équipementier devait être délocalisé, refuse également le PSE. Les salariés auraient montré qu’il était plus intéressant, d’un point de vue économique pour l’entreprise, de passer par le dispositif Arme (Activité réduite pour le maintien en emploi), également appelé APLD (Activité partielle de longue durée). Celui-ci permet à une entreprise confrontée à une réduction durable de son activité de diminuer l’horaire de travail de ses salariés. Ainsi, la direction semble avoir été convaincue.

Alors l’ensemble des salariés de Permaswage sont désormais au chômage partiel pour deux ans au maximum, avec une activité réduite à 60 %, payés à 84 % de leur salaire. Néanmoins, les salariés doivent encore attendre une réponse de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direcct) d’ici 15 jours. « Si on n’a aucune réponse, ce sera un acquis », précise Juan Chikh.

Sachant que tous les six mois, le dispositif Arme doit être renouvelé pour faire les ajustements nécessaires en cas de reprise de l’activité. « On espère que, d’ici le troisième trimestre 2021, on aura diminué le chômage partiel », souhaite le délégué syndical CGT. En revanche, si à l’issue des 24 mois, la reprise n’a toujours pas lieu, « on n’aura pas le choix », admet Juan Chikh, en référence aux licenciements.

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