Délocalisation abandonnée, un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui passe de 73 à 63 licenciements, voilà le futur des salariés de Permaswage, aux Clayes-sous-Bois. C’est une petite victoire pour les employés, qui souhaitaient un allègement du PSE et l’annulation de la délocalisation de leur site, spécialisé dans l’équipement aéronautique. Chose faite, les négociations ont désormais commencé entre les partenaires sociaux et la direction. Les syndicats vont donc continuer à demander un allègement du PSE.

Dans l’espoir d’obtenir gain de cause, les employés de l’entreprise de 155 salariés avaient déjà manifesté pendant trois semaines entre septembre et octobre dernier. Mais ils ont dû stopper la grève en raison d’un essoufflement du côté des grévistes, face au mutisme de la direction et surtout suite à l’apparition de plusieurs cas de Covid-19, qui ont conduit à la fermeture de la société.

Puis, les salariés ont appris l’annulation de la délocalisation du site dans la Drôme à la mi-novembre, pour des raisons a priori financières. « C’est par rapport à la requalification des pièces et ça met du temps et ça coûte plusieurs millions d’euros, précise Juan Chikh, délégué syndical CGT. Ils n’ont même pas reculé pour le personnel. »

Après l’ouverture des négociations le 17 novembre, ils ont également constaté une modification du PSE, prévoyant 63 licenciements et non plus 73. Contacté par la rédaction, le directeur général de Permaswage, Damien de Veyrac explique: « On a affiné l’organisation, le raisonnement. Il y a eu des départs volontaires, donc on a affiné. »

Le temps est maintenant réservé aux négociations. Pendant deux mois, au cours de six réunions, la direction et les délégués syndicaux vont essayer de se mettre d’accord. « On souhaite une baisse du nombre de personnes qui partent, revendique le délégué syndical CGT. On aimerait le baisser encore un peu et négocier des indemnités qui soient correctes pour les salariés. »

Sur un autre front, les employés de Permaswage ont assigné leur entreprise au conseil de prud’hommes le 16 octobre et au tribunal judiciaire le 23 octobre, pour non-respect de leur droit de grève. Au conseil de prud’hommes, 126 salariés ont en effet accusé leur entreprise d’avoir neutralisé les effets de la manifestation, en décalant leur planning fixant leurs jours de chômage partiel, selon Juan Chikh et David Metin, l’avocat des salariés de l’entreprise. Une audience a eu lieu le 20 novembre et le délibéré sera prononcé le 29 janvier. « On souhaite que nos jours de grève soient payés au chômage partiel », espère le délégué syndical. Le tribunal judiciaire, lui, donnera son délibéré le 10 décembre.

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