43 logements répartis sur deux bâtiments, sur un terrain appartenant à SQY, au bord du lac de Villaroy, à Guyancourt. C’est le projet du promoteur Nexity, qui doit sortir de terre d’ici trois ans. Un projet qui avait été présenté en réunion publique le 22 septembre. « C’est un des derniers lots de la Zac Villaroy, nous avait confié Joris Delapierre, directeur général de Nexity, contacté après la réunion. C’est un endroit privilégié, sur les bords du lac, et surtout ça vient faire office de proue, d’entrée de ce quartier. »

Mais les habitants présents ce soir-là étaient manifestement loin d’être tous de cet avis. Si l’esthétique du projet semblait faire l’unanimité, plusieurs riverains ont craint d’autres conséquences liées à l’édification de ces deux immeubles. « Bravo pour votre projet. Ce que je lui reproche, c’est d’être à cinq étages, juste devant nos résidences », a lancé une Guyancourtoise.

Un point qu’Olivier Gondcaille, directeur opérationnel chez Nexity, a relativisé : « La conception un peu massive du R+5 va être limitée. » Joris Delapierre ajoute que le bâtiment affiche une hauteur de « R+5 au point le plus haut, mais la ligne de toiture, le couronnement, est creusé à certains endroits et en retrait à d’autres » et mentionne « des effets d’épannelage qui font que sur certains logements, on a une terrasse à R+3, l’autre à R+4, etc. »

Un riverain ayant emménagé dans le quartier il y a trois mois s’est lui montré beaucoup plus direct. « J’ai acheté là précisément car l’immeuble et l’accès étaient dégagés, et que j’avais déjà habité Villaroy. […] Si j’avais su que 43 logements étaient prévus, j’aurais réfléchi à deux fois avant d’acheter », s’est-il agacé. Cet architecte regrette que les deux bâtiments viennent « fermer le quartier ». « Je me pose la question, alors qu’on avait quand même cette jonction entre le village et la quartier de Villaroy, […], de [ce] qu’on va engendrer en fermant ce quartier, poursuit-il. Est-ce qu’on ne prend pas un risque de ghettoïsation, et je pèse mes mots ? »

La réponse du maire de Guyancourt, François Morton (DVG), est sans équivoque : « Vous ne mesurez pas vos paroles. Vous êtes probablement déçu car vous n’aviez pas l’information qu’il allait y avoir ces bâtiments. Vous parlez de barres, je ne vois aucune barre dans le quartier de Villaroy, et surtout pas dans le projet qui nous est présenté. […] Ce quartier va être valorisé par ce type de projet. Le projet […] termine le quartier, mais en aucun cas il ne le ferme. »

Un autre Guyancourtois s’est lui plaint qu’on lui avait menti. « Avant d’acheter le pavillon, on a été se renseigner à l’EPA, j’ai demandé à la fonctionnaire, elle m’a souri au visage et m’a dit ‘‘Cette partie-là, ça va être une partie verte, pas une partie jaune’’. Je lui ai fait confiance. », regrette-t-il. « Depuis 1993, la Zac de Villaroy a été pensée ainsi, réplique Ali Benaboud, adjoint aux travaux et à l’urbanisme. Le lot A18 a toujours été constructible. […] Le quartier de Villaroy, c’est une crèche, des écoles, un collège, un lycée, des commerces, une médiathèque, une maison de quartier, tout cet ensemble-là des services publics, comment pensez-vous qu’on puisse les financer ?  »

Les premiers coups de pioche du projet devraient être donnés en 2021 avec une livraison actuellement prévue pour 2023. Les appartements iront du deux au cinq pièces, avec des surfaces de 46 à 95 m², pour un prix moyen de 4 700 euros/m² TTC, incluant une place de stationnement. Ces logements en accession à la propriété doivent être commercialisés à partir de décembre, avec une avant-première pour les Guyancourtois pendant une semaine.

CREDIT PHOTO : NEXITY