Des navettes autonomes, donc sans chauffeur, circuleront à partir de début 2021 à Montigny-le-Bretonneux. Début octobre, Île-de-France mobilités (IDFM), l’autorité de la Région en charge des transports, a annoncé qu’elle allait expérimenter une ligne régulière équipée à 100 % de navettes autonomes, sur un parcours partant de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines pour desservir les entreprises du Pas du lac. Les voyageurs pourront l’emprunter gratuitement.

Pour IDFM, après La Défense et le bois de Vincennes, il s’agit de la troisième expérimentation de ce type de véhicules innovants. Mais Saint-Quentin-en-Yvelines accueille la première à se dérouler en cohabitation avec les automobilistes, et pour un service régulier, précise le communiqué d’IDFM.

Cette dernière a identifié trois objectifs à cette nouvelle expérimentation : tester l’évolution des navettes autonomes au milieu de la circulation routière, « apprécier l’acceptation par les usagers de ces nouveaux véhicules », et « évaluer la pertinence de la mise en place pérenne de ce nouveau moyen de transport sur le marché des premiers et derniers kilomètres ». Cette nouvelle ligne sera opérée par Keolis et sera équipée de trois navettes autonomes Navya, qui auront à leur bord un opérateur pour s’assurer du bon fonctionnement. L’ouverture de ce nouvel itinéraire est attendue pour le printemps 2021.

« C’est un parcours qui fera 1,6 kilomètre, qui partira de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny, jusqu’au Pas du lac où vous avez de nombreuses entreprises », indique Jean-Baptiste Hamonic (Modem), vice-président de SQY en charge des transports et des mobilités durables, et maire de Villepreux. Ces minibus d’une quinzaine de places circuleront de 7 h 30 à 20 h, au rythme d’un passage toutes les 8 minutes aux heures de pointe, et d’un toutes les 17 minutes en heures creuses. Ils suivront un parcours jalonné d’arrêts fixes accompagnés de quais provisoires. « Il faut […] 6 à 8 minutes pour faire le 1,6 kilomètre », précise Jean-Baptiste Hamonic.

Le temps de l’expérimentation de ce service, qui doit durer deux ans reconductibles une fois, il sera gratuit et ouvert à toutes les personnes majeures. Selon le vice-président de SQY, ces navettes autonomes doivent représenter un service complémentaire de l’offre de transport existante : « On voit ça comme une nouvelle proposition dans le bouquet de mobilités qu’on souhaite proposer aux habitants de l’agglomération. »

Il insiste cependant sur le fait qu’il s’agit d’un test. « IDFM est en attente d’un retour de cette expérimentation, rappelle le maire de Villepreux. Et c’est bien pour l’Agglomération d’accueillir ce type d’expérimentation : d’une pour l’image, puisque nous sommes territoire d’innovation et sommes portés vers les mobilités innovantes et durables ; les Jeux olympiques vont arriver donc ça nous permettra de mettre un coup de projecteur sur les différentes mobilités qu’on souhaite porter. Et savoir si, IDFM mais aussi l’Agglomération, on poursuit dans cette direction ou pas. »

Les navettes autonomes devraient cependant rester pour encore quelque temps consacrées à des trajets de petites distances, surtout pour les besoins de déplacement des premiers et derniers kilomètres. « Aujourd’hui, la technologie n’est pas prête pour faire des longues distances, c’est pour ça que ça n’a pas vocation à remplacer le bus, qui opère très bien cette fonction-là », souligne Jean-Baptiste Hamonic.

Le projet est entièrement porté et financé par IDFM. Si le budget n’a pas été communiqué, l’appel d’offres lancé à l’été 2019 prévoyait un « montant maximum de 2,4 millions d’euros HT par période contractuelle » (voir La Gazette du 17 septembre 2019). L’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a uniquement à sa charge les travaux nécessaires pour aménager les routes du parcours et permettre aux navettes autonomes d’y circuler, soit 100 000 euros, ainsi que « l’exploitation du petit site de maintenance où les navettes seront entreposées », précise l’élu en charge des transports.

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