Les Compagnons bâtisseurs, association menant « des actions de chantier pour l’amélioration de l’habitat », comme elle le définit sur ses réseaux sociaux, est divisée en différentes sections régionales, parmi lesquelles une en Île-de-France, qui compte 2 bricobus et 12 ateliers de quartiers, dont un à Trappes. Situé square de la Commune de Paris, dans le quartier des Merisiers, ce dernier est « tout nouveau », souligne Thierry Hallier, animateur technique de l’atelier trappiste.

« Je suis arrivé ici en février, après il y a eu le Covid », raconte cet ancien enseignant qui s’est lancé dans l’aventure attiré par « l’aspect social » et le fait d’« aider les gens ». « Il y a eu beaucoup de discussions avec les personnes pour se faire connaître, mais ça se lance bien », assure-t-il. À Trappes, les premiers ateliers ont ainsi commencé début septembre. « On a des thèmes, que l’on propose aux habitants. Là, c’est la fabrication de jeux de société, un Mills, un genre de marelle », explique Thierry Hallier, rencontré le 11 septembre dernier autour d’un atelier.

Trois jours plus tôt, la fabrication d’un baby-foot était au programme et, le 10 septembre, la création d’un mölkky. Les objets sont conçus essentiellement avec du bois récupéré sur les chantiers. Une démarche écologique donc, mais aussi sociale et pédagogique. « On travaille pour les bailleurs de Trappes, précise l’animateur. On essaie d’améliorer l’habitat des gens via diverses missions, des travaux que l’on fait chez les gens. Ça peut être des dépannages pédagogiques sur de la plomberie, de l’électricité, de la menuiserie, comment réparer un meuble, changer une chasse d’eau, […]. Tout ce qui touche au bâtiment. »

Faire et faire faire, donc. « On apprend aux gens à se débrouiller par eux-mêmes, affirme-t-il. On organise aussi des chantiers Ara (Auto-réhabilitation accompagnée, Ndlr). Les compagnons passent chez les gens, on établit un devis. Ma collègue, qui est animateur habitat, établit une convention. À l’issue de cette convention et du devis qu’elle fait, après signature de ce devis, les gens ne paient que 10% des matériaux. […] Ils ne paient pas la main d’œuvre. […] La condition, c’est que les gens travaillent avec nous, comme ça ils se forment eux-mêmes aux travaux. On fait aussi du prêt d’outillage. »

Pour l’accompagner, une animatrice habitat et deux jeunes trappistes en service civique, Jawad, 20 ans, et Prince, 22 ans. « Au mois de juillet, on a organisé, avec la mairie de Trappes, un chantier jeunes. J’ai eu, pendant trois semaines, quatre gamins de Trappes, qui sont venus m’aider à fabriquer des jardinières. Ces deux jeunes étaient sur des chantiers d’été et c’est moi qui les ai recrutés avec ma collègue.  […] Ils sont là pour aider à fabriquer des jeux ou à rénover chez les gens… », évoque Thierry Hallier.

« J’avais apprécié ce qu’on a effectué. […] Ça me plaît beaucoup », confie Prince. « Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire comme métier, du coup je me suis engagé dans un service civique pour effectuer plusieurs tâches comme le bricolage, la menuiserie, l’électricité, […] et pour avoir ma propre idée de ce que j’aimerais faire à l’avenir », fait, lui, savoir Jawad.

Plusieurs autres ateliers sont prévus en octobre et lors des mois à venir, notamment un atelier pour tuer les punaises de lit au nettoyeur vapeur. « Il y a des animations qui vont être programmées, sur comment détecter les punaises de lit, les combattre, se servir du [nettoyeur vapeur], et il y aura des prêts de [nettoyeurs vapeur] », annonce Thierry Hallier. Ces ateliers débutent à 15 h et sont ouverts à tous les Trappistes, « surtout ceux qui sont chez les bailleurs », précise l’animateur.