« Il nous reste encore 12 756 logements à rendre éligibles (pour accéder à la fibre, Ndlr) », affirme Florence Fezard, chef de projet chez Orange et pilote du déploiement de la fibre sur Guyancourt. Le 25 juin, lors d’une réunion d’information publique à l’espace Yves Montand, sur l’arrivée de la fibre optique à Guyancourt, la cheffe de projet a fait un état des lieux de la situation et répondu aux questions des 70 habitants venus s’informer.
Environ 13 000 logements doivent être équipés au total sur Guyancourt, selon Florence Fezard. Sachant que ce projet devrait se finaliser d’ici fin 2020. Or pour l’instant seul 2 400 logements sont sur le point d’être raccordés et 540 sont éligibles, selon la cheffe de projet. Pour tenir ses engagements, Orange va donc devoir mettre les bouchées doubles.
Au début, l’opérateur devait installer la fibre dans la commune suivant quatre phases. Elles ne sont plus que deux. « Nous avons réduit (ce nombre Ndlr) pour accélérer le déploiement », confie à La Gazette la cheffe de projet d’Orange. Et « on a fini le premier lot (ou première phase) », annonce, devant les Guyancourtois, Florence Fezard.
Actuellement, huit armoires pour la fibre ont été installées pendant cette première phase, et elles sont prêtes à raccorder 2 400 logements aujourd’hui, selon la cheffe de projet. Sachant que leur installation a débuté fin 2018 (voir La Gazette du 18 décembre 2018). D’ailleurs, Guyancourt est l’une des dernières communes de Saint-Quentin-en-Yvelines à être équipée de la fibre. Alors que Maurepas, Plaisir, Élancourt, ou encore Voisins-le-Bretonneux sont couvertes à plus de 85 %, selon Régis Philippon directeur des relations avec les collectivités locales des Yvelines pour Orange.
Pour qu’une commune soit couverte, il faut que les logements soient éligibles, c’est-à-dire, qu’ils aient un point de branchement chez eux, propice à la fibre, qui leur permettra de souscrire à une offre commerciale d’un des fournisseurs d’accès à internet. Et cet accès peut prendre du temps.
Notamment dans les logements collectifs, où Orange doit recevoir l’accord des syndicats de copropriété. « Une fois que la copropriété et le syndic ont validé les travaux pour tirer le branchement jusque dans le domaine privé. À ce moment-là, les locataires sont éligibles », explique Regis Philippon.
Toute cette étape donne lieu à des négociations entre la copropriété, le syndicat et le sous-traitant d’Orange, la Sade, qui est une entreprise spécialisée dans la conception, la construction, la réhabilitation et l’entretien des réseaux. S’ils se mettent d’accord, une convention est alors signée. Mais encore une fois, cette étape peut être longue. Actuellement « 4 088 logements sont en cours de négociations pour signer la convention et être éligible », affirme la cheffe de projet, qui invite les habitants à solliciter leur copropriété et le syndic.
Régis Philippon est plus alerte. « J’invite les conseillers de quartier à en parler aux syndics pour signer les conventions car les bailleurs à Guyancourt ont des parcs de logements énormes et ils vont devoir attendre l’assemblée de copropriété pour signer, sachant qu’il y en a peu par an », s’inquiète-t-il. Ce qui risquerait de décaler l’éligibilité à 2021.
Mais ces négociations peuvent aussi ne pas aboutir à un accord et laisser l’immeuble sans accès à la fibre. « Le syndic peut refuser car il ne veut pas plus de réseaux ou pas plus d’équipements (dans l’immeuble Ndlr). C’est pour cela qu’on a mis en place un vrai pôle de négociation », explique Alex Salako, chef du projet de déploiement de la fibre pour la Sade.
Le financement de travaux peut les rendre réfractaires à l’installation. Car à partir du moment où on est dans le domaine du privé, les travaux doivent se faire sur le compte de la copropriété. Par exemple, « si des fourreaux en souterrain sont endommagés (mais nécessaires à l’accueil de la fibre, Ndlr), la copropriété ne veut pas toujours payer », illustre le chef de projet de la Sade. En attendant l’aboutissement de ces négociations en cours, Orange doit encore installer 34 armoires et raccorder plus de 10 000 logements pour sa deuxième phase qui vient de commencer.