Le conseil communautaire du 11 juillet a, sans surprise, réélu Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt, à la tête de Saint-Quentin-en-Yvelines. Après avoir pris la suite de Michel Laugier (DVD) en 2017, il prend donc cette fois-ci la présidence de l’Agglomération pour un mandat complet. La Gazette l’a rencontré le 9 septembre pour évoquer les enjeux des six ans à venir, qui ont débuté sur fond de crise sanitaire.
À ce sujet, Jean-Michel Fourgous revient particulièrement sur les opérations de tests organisées avec l’Agence régionale de santé (ARS), dont la dernière s’est déroulée au Vélodrome national du 7 au 9 septembre pour les salariés saint-quentinois et a permis 3 000 tests. « C’est une réussite, avance-t-il. L’objectif de cette opération, c’est avant tout la sécurité sanitaire de nos entreprises, et que nos salariés reprennent le travail dans les meilleures conditions. »
Il affiche désormais l’intention d’« utiliser cette expérience pour montrer qu’on peut faire bien et vite », en référence à l’obtention d’un centre de tests permanent à Trappes. Car le président de SQY semble convaincu d’une deuxième vague, mentionnant par exemple les cas qui se déclarent dans les crèches ou écoles des différentes villes.
« Avant [le dépistage au vélodrome], on a fait un tour à l’hôpital de Trappes, au service qui gère les Covid, on voit bien que c’est reparti, et que le virus, contrairement à ce qui est dit, est toujours aussi violent, abonde Jean-Michel Fourgous. La différence, c’est que les équipes médicales hospitalières […] arrivent à se battre contre ce virus beaucoup plus efficacement. Ensuite, ce qui est différent, c’est le fait que vous portez un masque, vous respectez la distanciation, vous vous lavez les mains. Rien que ça, ça change la vie du virus parce qu’il ne peut pas se propager de la même façon. »
La crise sanitaire a en tout cas montré, selon lui, « que les solutions ont été produites par les collectivités locales et territoriales, pas par l’État ». « On a une coordination Région, Département, Agglomération, avec les 12 maires, plus les entreprises, les associations et les institutionnels, aujourd’hui c’est prêt. Donc c’est sûr qu’on agit plus efficacement », insiste Jean-Michel Fourgous, notamment à propos de la question des masques, confiant que SQY dispose de « 100 000 masques en secours d’urgence, et dans une ville comme Élancourt, on en a quasiment autant ».
Le président de SQY souligne en tout cas qu’avec l’opération de tests pour les salariés, l’Agglomération « reste » dans son projet. « Notre projet ici, c’est de faire réussir la France par l’entreprise, l’innovation, la R&D, et là vous en avez un exemple : il y a une urgence, l’Agglomération est là ; pour aider, protéger nos entreprises et l’emploi », tranche Jean-Michel Fourgous.
Dans la continuité de son mandat précédent, il désigne justement le développement économique comme premier enjeu des six ans à venir, « parce qu’on vit de prélèvements obligatoires sur l’activité des entreprises, donc on a intérêt à ce que nos entreprises réussissent ». « Or, on vit quand même un moment difficile, il ne faut pas se le cacher, poursuit le président de SQY, estimant que la crise économique actuelle est comparable à 1945. Donc on a allégé certaines de nos recettes sur certaines entreprises en difficultés. » Aussi, il estime que le rôle de l’Agglomération est de « soutenir et d’être accompagnateur des secteurs les plus touchés », mentionnant l’aéronautique et l’automobile, très présents à SQY.
Dans une thématique connexe, il fait mention de la formation des jeunes, qui pourraient rencontrer des difficultés à trouver un emploi. « On renforce fortement leur employabilité numérique parce que 80 % des emplois de demain seront numériques, avance le président de SQY, dont l’éducation est la deuxième priorité du mandat. Ça commence au niveau de l’école primaire, parce qu’ici, on a un système d’éducation extrêmement numérique. Ça a été une réussite pendant la crise. »
« Ensuite, ça va jusqu’à l’université scientifique Paris-Saclay, continue Jean-Michel Fourgous, ravi de la 14e place obtenue par Paris-Saclay, dont fait partie l’UVSQ, au classement de Shanghai. Donc, aujourd’hui, vous êtes officiellement dans la Silicon Valley à la française, il n’y a pas photo. »
Le troisième enjeu de son mandat est la sécurité, qui « est quand même l’une des premières préoccupations des Français », rappelle-t-il. Entre autres avec la construction du « commissariat d’agglomération du futur » à Élancourt. Le président de SQY confie multiplier les réunions à ce sujet avec la préfecture et « toute l’élite de la sécurité française » : « Il faut qu’on soit une vitrine du savoir français en matière de sécurité. »
La construction de ce commissariat à Élancourt a notamment été obtenue dans le cadre des Jeux olympiques de 2024, qui sera l’un des temps forts des prochaines années, avec quatre sites olympiques à SQY. « Ce dossier très important montre l’attractivité de Saint-Quentin », assure Jean-Michel Fourgous, estimant que l’Agglomération a « montré sa capacité à organiser des événements mondiaux » avec la Ryder cup.
Justement, parmi les quatre sites olympiques, la colline d’Élancourt a fait couler beaucoup d’encre, avec l’intention prêtée à la commune de Chamonix de ravir les épreuves de VTT. Le président de SQY se montre désormais confiant sur la tenue des épreuves à Élancourt : « Je pense que c’est gagné, mais il a fallu se battre. »
Pour le mandat à venir, la question des transports va également être centrale, afin de résorber les bouchons auxquels doivent faire face de nombreux automobilistes. Jean-Michel Fourgous liste ainsi les projets qui doivent aboutir ou avancer pendant les six prochaines années : le nouvel échangeur de la RN 12 à Guyancourt, l’enfouissement de la RN 10 à Trappes, le doublement du pont de la Villedieu, le réaménagement du carrefour de la Malmedonne.
« Ici, on travaille sur un vrai projet de société : comment préparer la société de demain qui vous assurera un maximum de qualité de vie et de sécurité », résume le président de SQY des ambitions de l’Agglomération.