Les contrôleurs et la sûreté ferroviaire étaient sur le pied de guerre en gare de Versailles-Chantiers le 8 septembre. Une routine pour eux, qui font régulièrement des opérations de contrôle du port du masque dans cette gare. « Versailles-Chantier est un centre très stratégique. 40 000 voyageurs circulent chaque jour sur la ligne N et U », explique Erwan Forner, directeur de l’établissement et du service transilien des lignes N et U.

Ce jour-là, les voyageurs sont scrutés et le moindre masque mal porté leur est signalé, sans que des verbalisations soient faites. De manière générale, tout le monde le porte. « Nous comptons tous les voyageurs, dont tous ceux qui portent le masque, et 99 % le font », assure Erwan Forner.

Sur les quais, à la sortie des trains, à l’entrée de la gare ou même dans les trains, le masque semble être porté par tous. Seul bémol, il n’est pas toujours bien mis. « Parfois, les voyageurs le portent mal, parce qu’ils viennent de fumer ou de boire, ou soit ils sont au téléphone ou alors parce qu’il fait trop chaud », illustre Alexandre, chef d’équipe des contrôleurs de la ligne N. Il note tout de même une amélioration : « Avant, ils étaient plus négligents, car le masque n’était pas obligatoire en extérieur. »

La chaleur y est aussi pour quelque chose. Un des hommes de la sûreté ferroviaire le confirme : « Quand il faisait chaud, ce n’était pas pareil. Là, on a moins de fortes chaleurs, ils le portent bien. » Lui et son équipe sillonnent les allées du transilien de la ligne U. Dès qu’un usager ne porte pas correctement son masque, un simple signe de la main suffit en général. « On n’a plus besoin de parler, on a juste à leur montrer », témoigne-t-il, en mimant le geste.

Mais même lorsque le dialogue est nécessaire, les voyageurs s’exécutent rapidement, en remettant bien leur masque. Ils ne sont pas verbalisés. « S’il y a un mauvais port, nous ne verbalisons pas. […] Nous faisons beaucoup de pédagogie lors de nos contrôles. C’est d’abord un dialogue, explique Erwan Forner. Mais, s’il y a des personnes avec qui nous sommes allés au bout du dialogue et qui refusent toujours de porter le masque, nous verbalisons. »

Certains refusent donc encore de le mettre. « Clairement, il y en a qui ont une attitude rebelle », rapporte le directeur de l’établissement et du service transilien des lignes N et U. Surtout que la SNCF aurait encore des stocks de masques, suite à ses précédentes distributions au moment du déconfinement. Elle en donne encore à ceux qui ont oublié de le prendre dans les transports, selon Erwan Forner.

Malgré cela, il y a encore des réfractaires, même s’ils restent très peu nombreux. « Le minima qui ne porte pas de masque, est souvent le plus compliqué à gérer », indique un agent de la sûreté ferroviaire. Au total, 700 amendes ont été adressées par la sûreté ferroviaire depuis le déconfinement, sur l’ensemble des lignes N et U.

Alors, qui sont ces usagers qui ne le portent pas ? Le directeur de l’établissement et la sûreté ferroviaire ne pensent pas à un problème financier, qui viendrait justifier cette attitude. « La question de l’adhésion du port du masque est partagée dans la société. On a des CSP + [que] ça énerve de porter le masque, par exemple. C’est générationnel aussi. » Quelques minutes plus tard, un homme en costume gris pénètre dans la gare de Versailles-Chantiers, il ne porte pas le masque et est au téléphone. L’équipe de sûreté ferroviaire intervient immédiatement pour lui demander de sortir de la gare, le temps qu’il mette son masque.