Le 16 avril, les maires de Villepreux, Les Clayes-sous-Bois et Plaisir ont envoyé une lettre co-signée au président de la SNCF, Guillaume Pépy, ainsi qu’à la directrice des lignes N et U. Ils expriment dans celle-ci leur mécontentement et s’opposent à la fermeture des guichets dans les gares de Villepreux-Les Clayes et Plaisir-Les Clayes. Ce courrier fait référence au nouveau projet de réorganisation du service client prévu par la SNCF sur la lignes N, normalement pour septembre. Depuis septembre 2018, ce nouveau plan fait monter au créneau la CGT des cheminots. Ces derniers manifestent contre le projet de suppression de 29 postes d’agents commerciaux et d’accueil dans les gares de la ligne N.

Et les gares de Villepreux-Les Clayes et Plaisir-Les Clayes se verront directement concernées. Le projet de la SNCF envisage justement une fermeture de leurs guichets tout le week-end, et en semaine pour la gare de Villepreux-Les Clayes, qui verrait son service commercial fermé après 20 h 30 au lieu de 1 h 30, selon un communiqué de presse de la CGT des cheminots.

Dans leur lettre co-signée, les maires des trois communes – à savoir Stéphane Mirambeau (SE), maire de Villepreux, Joséphine Kollmannsberger (LR), maire de Plaisir et Véronique Coté-Millard (UDI), maire des Clayes-sous-Bois – interpellent la SNCF sur « l’importance pour la population d’un contact de proximité avec les établissements exerçant une mission de service public ». La maire de Villepreux évoque même un risque de « baisse de qualité d’accueil », dans son communiqué de presse. « Si nous comprenons l’intérêt d’une réorganisation fonctionnelle permettant d’améliorer la qualité du service rendu à la population, nous ne pouvons envisager une telle baisse de l’amplitude horaire d’accueil en gare », tranchent donc les trois élus.

En réponse à ces inquiétudes, Erwan Forner, directeur de l’établissement du service Transilien des lignes N et U, contacté par la rédaction, rappelle que le projet vise « à faire évoluer le service client en fonction des pratiques des voyageurs », devenant de plus en plus autonomes (voir notre édition du 26 mars). D’où la réduction de l’amplitude d’ouverture des guichets de ces deux gares, dans lesquelles « le flux de voyageurs est faible. Et beaucoup de personnes sont habituées et se débrouillent pour prendre le train », explique Erwan Forner. Ainsi une présence d’agents ne serait donc plus jugée utile passé 20 h 30.

L’autre élément d’inquiétude soulevé par la lettre : le sentiment d’insécurité des voyageurs les soirs et les week-ends. « Vidées de toute présence physique de la SNCF, les gares locales deviendront en effet des lieux d’insécurité potentielle, craignent les trois maires dans leur courrier à Guillaume Pépy. En cas d’incidents, quels qu’ils soient, survenant en gare, il nous paraît essentiel pour les voyageurs de savoir qu’un agent SNCF, sur place, peut intervenir ou faire le lien avec les services compétents : secours, pompiers, police. »

Pour autant, ces gares ne devraient pas devenir complètement désertes. à la place des agents fixes, « des équipes mobiles de lignes équipées d’une voiture seront amenées à intervenir », rassure Erwan Forner. Leur rôle consisterait à créer de la proximité, gérer les flux, prendre en charge les voyageurs qui en ont besoin et faire de la lutte anti-fraude pendant une partie de leur temps de travail.

Erwan Forner tente aussi de rassurer en se justifiant par des investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros. « Nous avons renforcé la présence de maîtres-chiens dans les gares, nous avons installé de la vidéoprotection, et des bornes d’appel d’urgence, tempère-t-il. Notre dispositif est solide. » Il renvoie également vers les numéros d’urgence à appeler en cas d’incident ou de problème de sécurité, et vers les équipes de médiation entrées en fonction depuis 2017.

Sans avoir prévu de faire marche arrière, Erwan Forner présentera le projet de réorganisation de la SNCF le 7 mai devant le Comité social et économique (CSE), soit une instance représentative du personnel de l’entreprise. Suivront ensuite « les entretiens avec les agents pour parler de leur reclassement », annonce-t-il. Et concernant la lettre des trois maires, où il est demandé d’amender la réorganisation « afin de préserver le niveau d’accueil au sein des gares de la ligne N », le directeur de l’établissement du service Transilien des lignes N et U compte, avec ses équipes, y répondre ou aller directement les voir.

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