Le Plaisir rugby club (PRC) commençait le 13 septembre sa 4e saison de suite en Fédérale 2. Le club yvelinois évoluant au plus haut échelon s’est incliné à la dernière minute chez un promu, Poitiers (25-24), à l’issue d’un match au scénario cruel, avec un essai adverse sur la dernière action, et marqué par un arbitrage douteux, selon l’entraîneur plaisirois, Sébastien Roncalli.

« On le perd à la 81e minute sur une décision d’arbitrage qu’on peut contester, mais au-delà de ça, on a eu plusieurs fois l’occasion de tuer le match, et on a loupé 12 points, raconte-t-il. On n’a pu faire le break à aucun moment. C’est dommage, car il y avait la place, mais ça confirme bien le manque de préparation et l’inconstance dont on a fait preuve sur le match. […] On prend trois ou quatre pénalités d’affilée, et à chaque fois ils choisissent la pénaltouche car on avait six points d’avance à quatre minutes de la fin. Sur un dernier mouvement où ils finissent dans l’en-but au large, l’arbitre met je ne sais pas combien de secondes avant de voir si le mec a touché [en but] et accorde cet essai. »

Une décision qui n’est pas la seule à avoir du mal à passer auprès du technicien. « Le scénario de ce premier match rejoint pas mal de scenarios des trois premières saisons, [les joueurs] ont quand même une grosse impression d’injustice vis-à-vis de l’arbitrage. On a une règle au niveau du plaquage qui a été arbitrée d’une manière complètement aléatoire d’un arbitre à l’autre. […] Je n’ai pas du tout compris l’arbitrage qu’il y a eu hier. […] Même nous, coachs, on ne sait plus trop comment faire travailler nos gars. On nous dit blanc, mais le dimanche, c’est soit gris soit noir. […] Comme on a vécu ça les autres saisons, on a l’impression que parce qu’on est un petit club financièrement et qu’on ne va pas jouer les premiers rôles, on est un peu arbitrés comme la petite équipe. […] J’essaie de faire abstraction de ça, et malgré tout ça hier, on a eu l’occasion de tuer le match, donc je préfère insister sur ça auprès de mes joueurs. »

Des joueurs dont la préparation a été fortement perturbée. Le club a repris l’entraînement le 17 août, et début septembre, un joueur a été testé positif au Covid-19. Le PRC a ainsi dû annuler une semaine d’entraînement, de même qu’un match amical face à Ris-Orangis. « On a fait juste une petite séance avec quelques gars qui n’étaient pas présents le soir où la personne infectée était là », regrette Sébastien Roncalli, qui était déjà inquiet avant même le déplacement à Poitiers.

« Je n’étais pas très confiant, confie-t-il. La préparation n’avait pas été bonne. » Au-delà du Covid, il fait aussi référence à des joueurs rentrés, « pour certains, la semaine dernière ». « Du coup, il n’y a pas eu de surprise [dimanche], malgré le fait qu’on était, je pense, au-dessus », ajoute-t-il.

Il fait aussi savoir qu’une infirmière « va passer à partir de la semaine prochaine » au club « tous les lundis pour faire un certain nombre de tests, pour essayer de ne pas se retrouver à devoir reporter des matchs. Des dates de report, il n’y en a que deux ou trois [disponible dans la saison]. » Il se montre d’ailleurs pessimiste sur le bon déroulement de l’exercice 2020-2021 : « Ça peut arriver tous les week-ends (les cas positifs, Ndlr). À un moment donné ,les matchs, on ne pourra pas les jouer. Il y a un certain nombre de matchs qui se joueront en péréquation. »

Il faudra pourtant faire avec ce contexte, sans manquer non plus d’ambition, dans une poule que l’entraîneur juge « à notre portée du fait qu’ils ont gelé les descentes l’année dernière ». « Il n’y a aucun club qui est descendu, il n’y a eu que des montées, donc ça a un peu nivelé la Fédérale 2, précise-t-il. Sur une poule de 12, on a quatre équipes qui sont très grosses en termes de budget. […] Mais je pense que, cette année, on a une carte à jouer […]. Et puis, on est sur une continuité, donc on espère pouvoir accrocher le haut de tableau. »

À savoir les six premières places, synonymes de phase finale, même si l’objectif sera « avant tout le maintien », affirme d’abord Sébastien Roncalli. Le tout avec un effectif renforcé par «  une vingtaine de joueurs » sur l’ensemble du groupe senior, mais surtout amenés à jouer avec l’équipe réserve, indique-t-il. « C’est plus des joueurs de divisions inférieures, on n’a pas les moyens d’aller chercher des joueurs [au-dessus], détaille l’entraîneur. Hier, par exemple, en [équipe] première, je n’en avais qu’un (qui vient lui de Fédérale 2 Ndlr). » Dans le sens inverse, sept joueurs – six départs et un arrêt de carrière – quittent Plaisir. Le club parviendra-t-il à se relever de ce faux-pas initial et à atteindre ses objectifs ? Nouvel élément de réponse ce dimanche 19 septembre avec la réception de Chartres.

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