Si l’ouverture du nouveau centre commercial plaisirois a fait le bonheur des milliers de clients qui s’y sont rendus depuis, on ne peut pas en dire autant des riverains. Dans les jours qui ont suivi l’inauguration de Mon grand Plaisir, des centaines de commentaires de Plaisirois sur les réseaux sociaux montraient leur mécontentement, tant sur les importants embouteillages qui ont paralysé les routes et les difficultés de stationnement dans le quartier de l’Aqueduc, que sur les nuisances générées par le bruit et la lumière.
Pour répondre à la colère des riverains, la Compagnie de Phalsbourg, propriétaire et exploitant de Mon grand Plaisir, a organisé une réunion le 4 septembre à laquelle ont répondu présent plus d’une centaine de Plaisirois. La Compagnie de Phalsbourg, comme la mairie, y ont pris un certain nombre d’engagements, dont certains ont déjà été concrétisés.
Concernant le trafic automobile, la Compagnie de Phalsbourg, contactée par la rédaction la semaine dernière, note que « le flux de visiteurs a baissé » : « Il y a du monde, mais ça n’a rien à voir avec les premiers jours d’ouverture. » Pour malgré tout améliorer la fluidité, une nouvelle sortie du parking du centre commercial a été créée la semaine dernière sur la RD11, au niveau du rond-point séparant Auchan de Mon grand Plaisir. Auparavant, la seule sortie possible se situait au niveau du McDonald’s, ce qui empêchait parfois les habitants du quartier de l’Aqueduc de sortir ou rentrer chez eux. Le propriétaire de Mon grand Plaisir, comme la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), mise également sur la réouverture de la passerelle piétonne, espérée fin septembre, pour atténuer le problème de l’afflux de voitures sur la RD11.
Mais les habitants de l’Aqueduc ont aussi fortement pâti d’un problème de stationnement dans leur propre quartier. « C’est un problème récurrent, quand les clients cherchent des places dans le quartier, évidemment il y a du stationnement sauvage et il n’y a plus de places pour les riverains », concède la Compagnie de Phalsbourg, qui rappelle au passage les plus de 1 100 places que compte son parking.
Pour répondre à ce problème, mairie et Compagnie de Phalsbourg ont avancé deux solutions : la création d’un macaron riverain pour les habitants du quartier de l’Aqueduc et la mise en sens unique, sauf pour les riverains, de la rue Pierre Mendès France. Vendredi dernier, le panneau sens interdit « sauf riverains » avait déjà été installé à l’entrée de la rue. Et Joséphine Kollmannsberger nous confirme que la municipalité étudie la mise en place d’un macaron riverain.
La maire précise également que des contrôles sont organisés régulièrement « pour expliquer de façon pédagogique aux personnes qui viendraient s’engouffrer dans le quartier qu’elles n’ont rien à y faire ». Le propriétaire de Mon grand Plaisir a par ailleurs d’ores et déjà fait poser des plots en plastique le long de la rue Mendès France, côté centre commercial, pour éviter le parking sauvage. Concernant les plaintes des riverains de la rue Mendès France à propos des livraisons qui y ont eu lieu, la Compagnie de Phalsbourg concède qu’elles sont justifiées.
« Ils ont raison, dans le règlement intérieur du centre, les commerçants ont obligation de se faire livrer par l’avant, coté RD11, reconnaît le propriétaire du nouveau centre commercial. Donc il y a eu, pour tous les commerçants, un rappel du règlement intérieur, et un rappel du fait que les livraisons aux heures de pointe le matin sont interdites. » Il ajoute qu’une signalétique indiquant que la livraison est interdite va être posée sur la rue Mendès France.
À propos des nuisances, là aussi des engagements ont été pris. Concernant le bruit, trois origines ont été identifiées. Pour les aéroréfrigérants des restaurants, la Compagnie de Phalsbourg « va mandater un bureau de contrôle pour étudier les voies et moyens de minimiser ce bruit » et le diagnostic est espéré d’ici trois semaines. Concernant la musique du centre commercial, ainsi que de Primark, le volume sonore a été baissé. Une autre nuisance sonore, moins prévisible, est celle causée par les fontaines. Ces dernières seront donc désormais « arrêtées à 23 h », alors qu’elles tournaient avant toute la nuit. Pour les nuisances lumineuses, les deux écrans extérieurs situés en hauteur doivent désormais être éteints à partir de 22 h.
Sur un tout autre sujet, en raison d’incidents causés par des mineurs non-accompagnés, les agents ont un moment été « très vigilant », refusant à certain l’accès au centre. « C’est terminé, tout le monde a aujourd’hui accès à Mon grand Plaisir », déclare la Compagnie de Phalsbourg, rappelant la présence de « 24 agents de sécurité » le samedi, de « 14 » le mercredi, et des 146 caméras de surveillance.
La situation pourrait donc s’améliorer progressivement autour du nouveau centre commercial. Joséphine Kollmannsberger indique comprendre « l’agacement de la population du quartier », qui après « avoir subi de nombreuses années de travaux », ont « vécu quelques jours avec des perturbations » rendant « compréhensible leur énervement », mais en appelle à la « compréhension pour des ajustements que nous sommes en train de faire ». La maire ajoute par ailleurs que « en parallèle de ça, heureusement, beaucoup de gens sont ravis » de ce « nouveau lieu de vie ». De son côté, la Compagnie de Phalsbourg concède également que les remarques des riverains sont « compréhensibles » et avance « faire ce qu’il faut pour améliorer le quotidien de [ses] voisins ».