Être plus inclusif et faire cohabiter les nouvelles technologies et le handicap intellectuel, c’est le nouvel objectif de la Fondation Anne de Gaulle. Ayant pour vocation d’accompagner des personnes en situation de handicap avec ou sans troubles psychiques, cette organisation a prévu d’ouvrir en 2022 l’AgorHA, un établissement médico-social pour accueillir 100 handicapés intellectuels vieillissants et en perte d’autonomie. En plus de cet hébergement, un living lab sera créé pour réfléchir aux technologies pouvant améliorer le quotidien des déficients intellectuels. À cela s’ajoute un projet inclusif, le tout en plein cœur de Montigny-le-Bretonneux, sur une surface de 7 000 m2, selon Jean Vendroux, président de la Fondation.

Créée en 1945 par Yvonne et Charles de Gaulle et prenant le nom de leur troisième enfant, trisomique, Anne, à sa mort en 1948, la Fondation Anne de Gaulle « offre de nouvelles solutions d’hébergement, en développant des accompagnements innovants, explique Jean Vendroux. C’est très sécurisant pour les familles de savoir que l’on va prendre en charge leurs enfants en déficience intellectuelle jusqu’à leur mort. » D’où la création de cet établissement pour personnes handicapées trisomiques et vieillissantes.

Les foyers médico-sociaux ne seraient pas les seuls à pouvoir accueillir ces patients, certains Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pourraient également les recevoir, lorsqu’il leur reste de la place, précise le président de la Fondation. Mais selon lui, ce ne serait pas un lieu pour elles. « Ils (les Ehpad, Ndlr) n’offrent pas de solutions adaptées pour le handicap intellectuel. Il n’y a pas d’équipes pédagogiques ou éducatrices. On s’en est beaucoup rendu compte pendant la crise du Covid-19. Ce n’était pas adapté », estime-t-il. D’où la création d’un foyer spécifique et totalement innovant.

Pour la première fois en France, selon le président, un living lab sur la déficience intellectuelle va ouvrir. « À SQY, il y a déjà un écosystème économique propice. On s’est dit que ça serait l’opportunité de développer ce projet ici », justifie-t-il. L’objectif est d’améliorer le quotidien, la citoyenneté et l’autonomie de ces personnes en déficience intellectuelle. Ainsi, une partie du foyer sera occupée par des chercheurs, des médecins, des scientifiques et des start-up « qui vont mettre leur savoir au service des plus fragiles, affirme Jean Vendroux. Les handicapés seront associés au projet avec leur accompagnant. Ce ne sera pas des cobayes. »

Le foyer aura également la particularité d’être en plein centre-ville. C’est la partie inclusive du projet. En bordure de l’avenue du Parc au Village, le foyer disposera de plusieurs maisonnées, pouvant accueillir chacune 20 personnes, et de plusieurs jardins, afin que les hébergés se sentent chez eux. L’objectif étant qu’ils soient intégrés dans la ville. « Ils pourront sortir et vivre dans la cité », illustre le président de la Fondation.

Un cadre privilégié non négligeable, quand on sait que généralement les établissements médico-sociaux sont construits dans les campagnes, loin des centres-villes. « C’est très compliqué de trouver des terrains en pleine ville avec des espaces verts, constate le président de la Fondation. Nous, on a réussi à le faire. » Mais ce serait grâce à une aide très active de la part de la préfecture des Yvelines, du maire de Montigny-le-Bretonneux, Lorrain Merckaert (DVD), et du président de l’agglomération, Jean-Michel Fourgous (LR), ajoute Jean Vendroux. L’établissement ouvrira donc ses portes fin 2022 avec un début des travaux prévu début 2021.

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