Deux mois à sillonner la France… en rollers. Thomas Derycke, 21 ans, s’est lancé dans cette aventure du 18 juin au 25 août. Accompagné de sa petite amie Justine Andrès, 22 ans, cet Ignymontain est parti de Lille pour rejoindre la frontière espagnole, au cap Cerbère (Pyrénées orientales), en passant notamment par Reims, Dijon, Montpellier et Narbonne.

Thomas Derycke, qui a déjà effectué seul et en autonomie totale la traversée de déserts salés en Amérique du Sud, a l’habitude de ce genre d’expédition. Mais, crise sanitaire oblige, son choix s’est cette fois-ci porté sur son propre pays. Les deux étudiants en école de commerce ont parcouru au total entre 1 360 et 1 375 km. Justine s’étant blessée au genou au début du périple, elle a repris l’aventure à vélo, après deux semaines d’interruption, tandis que Thomas la suivait en rollers. « Du coup, notre paquetage a changé, raconte-t-il. Au début, on était tous les deux en rollers, donc on avait très peu de place pour transporter des choses, on avait tous les deux un sac à dos […], à nous deux on avait 40 litres, et juste un duvet chacun, la tente et la trousse de toilette. De quoi s’habiller, se nettoyer et dormir. […] Ensuite, [Justine] a pu transporter deux sacoches supplémentaires, plus le chargement qu’on avait sur le dos. »

« Mais, en tout cas, on ne transportait pas de réchaud, pas de bonbonne de gaz, on achetait à manger dans les villes étapes, on essayait d’être le plus légers possible, poursuit le jeune homme. On avait trois tenues de rechange chacun. Donc c’était vraiment rudimentaire. »

Heureusement, ils ont pu compter sur l’accueil des habitants, qui fut globalement excellent. « Notre protocole, c’était ‘‘En fin de journée, on arrive dans un village ou une ville, on repère des maisons où il y a des terrains, on sonne, on demande si on peut camper dans le jardin’’, confie Thomas Derycke. Jusqu’à Orange (ville du Nord de la région Paca, Ndlr), on était acceptés quasiment tout le temps à la première maison. […] À partir d’Orange, ça a commencé à être plus compliqué, […] parfois on demandait à cinq maisons avant d’être accueillis. »

Mais il l’assure : « Globalement, ce n’était pas très difficile. […] Dans 90 % des cas, quand les gens nous accueillent, ils nous invitent à dîner et ils nous font le petit-déjeuner le lendemain matin. » Un accueil qui fut aussi très précieux pour les choses pratiques de la vie quotidienne, comme recharger ses appareils électroniques ou laver ses vêtements.

Justine et Thomas ont « mis l’accent sur le fait de faire cool » en n’effectuant « que » 30 à 40 km par jour, en roulant environ quatre heures quotidiennement, pour privilégier l’aspect humain et la rencontre avec les populations, faisant ainsi une croix sur quelques étapes comme le Luberon ou les gorges du Verdon. Le jeune Ignymontain en tire notamment le bilan que, « même en période de Covid, on a été accueillis tous les soirs », contrecarrant ainsi « la mauvaise image de nos concitoyens » trop souvent renvoyée selon lui.

Quant aux rollers, ils étaient fournis gratuitement par Décathlon. La célèbre enseigne envoyait aussi « des colis de ravitaillement », permettant de changer quelques pièces des rollers, fait-il savoir. Des rollers avec lesquels il aimerait de nouveau fouler les routes hexagonales, mais cette fois-ci en remontant « par l’Ouest, la côte Atlantique ». Il réfléchit aussi à faire « Paris-Dakar en auto-stop ». Un joli programme, même si, en attendant, il prévoyait de terminer ses vacances en Espagne puis dans le Sud de la France, avant de remonter en voiture à Paris pour reprendre ses études.

CREDIT PHOTO : Thomas Derycke et Justine Andrès