Au fil des années, l’offre de formations post-bac s’est étoffée à Saint-Quentin-en-Yvelines. Le pari des créateurs de la ville nouvelle d’accueillir en premier lieu une université a engendré une véritable synergie qui se traduit aujourd’hui par l’installation régulière de nouvelles écoles et par l’intégration de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines dans la nouvelle entité de stature nationale et internationale, l’université de Paris-Saclay, et un positionnement régulier dans le fameux classement de Shanghai. Chaque année, plus de 17 000 étudiants prennent ainsi le chemin d’une des nombreuses formations qui existent sur le territoire. Une rentrée étudiante qui prend un peu plus d’ampleur tous les ans, et qui méritait bien un événement marquant.
Accompagner les étudiants
Pour la première fois, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a donc décidé d’organiser une grande rencontre entre les étudiants des différentes écoles de son territoire. Un événement pour mettre en valeur toute la richesse de l’enseignement supérieur à Saint-Quentin-en-Yvelines, mais également pour faire découvrir tous les services liés à la vie étudiante. Ainsi, une douzaine d’établissements d’enseignement supérieur post-bac ont répondu à l’invitation, le jeudi 9 novembre dernier.
Pour participer, les étudiants devaient au préalable répondre à un simple quiz sur les réseaux sociaux. « L’objectif était d’accueillir 300 étudiants, notamment […] des première et deuxième année, pour qu’on les informe aussi sur les services dédiés aux étudiants, sur le logement, la restauration, le sport, la culture, la vie associative et plein d’autres choses, et qu’ils sachent que quand ils ont une difficulté, quelle qu’elle soit, ils peuvent trouver une solution en nous contactant, a expliqué Christophe Hue, responsable du service enseignement supérieur et recherche à l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Et de préciser que cet accompagnement peut également se faire « pour trouver un stage, un emploi, etc. Nous avons des sites dédiés. C’est vraiment un événement destiné à les informer, qu’ils soient conscients des outils qu’ils ont entre les mains avec l’agglomération. Et cela permet aussi de leur faire découvrir des espaces qu’ils ne connaissent pas forcément sur le territoire. Nous avons discuté avec plusieurs étudiants qui ne connaissaient pas ce site. C’est un site en particulier, mais il y a d’autres enseignes autour à SQY. Le but est aussi de promouvoir les commerces et les différentes réductions étudiantes qui existent et sur lesquelles nous travaillons. L’objectif est vraiment de faciliter leur vie sur le territoire. »
Et quoi de mieux pour cette soirée d’intégration que d’investir le tout nouveau Speed Park avec sa piste de karting indoor et son bowling. « C’est novateur et c’est volontaire aussi. Nous voulons nous démarquer, montrer que nous faisons des choses pour nos étudiants et pour nos écoles. À SQY Ouest, c’est tout un espace ludique qui se met en place, proche de l’Hypercentre, où il y a beaucoup plus d’activité, proche de la gare. C’était important pour nous de faire connaître les commerces », souligne Christophe Hue.
Munis d’un badge à leur arrivée, avec le nom de leur école pour qu’ils puissent s’identifier, se parler, échanger sur leurs écoles respectives et peut être, à termes, créer des passerelles. En attendant, ils semblent tous avoir apprécié l’initiative de l’agglomération.
« C’est sympa aussi de rencontrer d’autres personnes, a expliqué Océane. On a, par exemple, des gens de notre école qu’on ne connaît pas. » Étudiante russe à l’UVSQ, en master développement local et gestion des territoires, Elena souligne qu’elle a choisi cette université « car ça fait partie de Paris-Saclay, qui est dans le top mondial. Et le programme que je suis ici est multidisciplinaire et unique. »
Même son de cloche du côté des responsables des écoles présentes, qui ont apprécié l’organisation de cette rencontre. « Ça permet de nous relier avec les autres écoles, a remarqué Maja Borry, responsable de la filière robotique ESIEE-IT, école d’ingénieurs en informatique, domotique et robotique qui possède un campus à Montigny. On est tous pas très loin des autres et on ne se connaît pas forcément. Donc ça nous permet aussi de se connaître un peu plus, de revoir les projets ensemble, de faire des choses ensemble. » 25 de leurs étudiants étaient présents ce jour-là.
Faire découvrir les services
« Cela permet aux étudiants de Saint-Quentin-en-Yvelines de se sentir totalement intégrés, et ça nous permet à nous, directeurs ou co-directeurs de campus, de rencontrer des confrères qu’on n’a pas forcément l’occasion de rencontrer », a expliqué quant à elle Sabine Gautier, co-directrice du groupe Ensup, comprenant l’Ensup Business School (commerce, marketing, marketing digital, RH, comptabilité, finances, contrôle de gestion) et l’Ensitech (informatique, réseaux, développement).
La stratégie de l’agglomération est aussi de rapprocher les présidents de bureaux des élèves et d’associations, de différents établissements, pour qu’ils travaillent ensemble, qu’ils montent des projets communs, et mènent une réflexion sur l’offre globale du territoire. Une initiative qui pourrait en appeler d’autres pour rendre le territoire toujours plus attractif. « Même si aujourd’hui, on fait partie de Paris-Saclay, on a besoin d’agrandir ce pôle, estime Christophe Hue. On est en recherche d’attractivité d’autres établissements d’enseignement supérieur, qui vont venir compléter l’offre de formation du territoire. On n’est pas dans un but de faire de la concurrence, on est dans un but de compléter cette offre, de l’étendre, et de montrer aussi qu’on a une caractéristique très particulière, c’est qu’on a quasiment plus de 17 000 entreprises sur le territoire de SQY, ce qui fait qu’aujourd’hui, on a un taux d’employabilité, de stages et d’alternances qui est très important et très intéressant. »
Seul ombre au tableau, comme le relève Léa Pichery, ex-étudiante devenue professeure au sein de l’ESIEE-IT : le logement. « Le problème, ce qui manque, je trouve, dans le 78, c’est les logements étudiants. Il y en a quelques-uns, mais ce n’est pas encore assez. Et c’est un peu cher. Du coup, nos étudiants font du Airbnb avec leur cycle d’alternance. Il y a le cycle d’alternance aussi qui joue. Quand ils sont en bac+5, par exemple, ils sont un mois sur site, un autre mois en entreprise, donc généralement, leur entreprise est plus proche de là où ils vivent de base, donc ils ne viennent que pour quelques mois sur site, il n’y a pas de formule pour ça. »
Car l’école attire aussi des étudiants venant de plus loin en France. « On est la seule école qui a un cursus bac+5 vraiment axé sur la domotique. Donc on a toujours des étudiants qui viennent du sud de la France, j’en ai un de Perpignan, j’en ai qui viennent des îles », confie Léa Pichery. Une tendance confirmée dans les témoignages de certains étudiants présents à l’après-midi d’intégration. Comme Erwann, en 3e année à 3iS, école d’image et son à Élancourt, et dont les parents habitent à Marseille. « Ce qui m’a fait choisir entre différents campus 3iS, c’est la section anglophone, explique-t-il. C’est ça qui m’a fait bouger à Paris plus qu’à Lyon par exemple. » Même son de cloche chez son camarade Gaby. « Je viens plus du Nord, mais je me suis tourné vers Paris, car c’était un peu un rêve de gamin, et c’était surtout la section anglophone qui m’a fait changer d’avis, histoire de perfectionner mon anglais et pouvoir partir à l’international. »
Bientôt 18 000 étudiants
Cette tendance se confirme chez de nombreux jeunes sur le territoire, selon Christophe Hue : « Il y a à peu près 20 % d’étudiants de SQY qui sont du territoire. Il y en a beaucoup qui viennent d’ailleurs, même de Paris. On a la chance d’avoir des écoles qui sont très attractives, car elles ont une reconnaissance nationale, voire internationale, donc c’est aussi quelque part des étudiants ambassadeurs, car quand ils vont revenir chez eux, aller en entreprise dans le cadre d’alternances, ils vont pouvoir dire comment ça se passe sur un territoire comme le notre, et ça nous permet, nous d’être plus attractifs et de devenir un nouveau pôle d’enseignement supérieur reconnu. »
Les atouts sont nombreux et Saint-Quentin-en-Yvelines espère que le nombre d’étudiants va rapidement dépasser les 18 000 l’année prochaine. « Nous avons de belles enseignes qui vont presque doubler leurs effectifs, qui sont à la recherche de locaux. Donc, dans ces cas-là, on les accompagne dans de nouveaux locaux. […] On a aussi mis en place un fonds de soutien à la recherche et l’innovation (une délibération a été votée en ce sens lors du dernier conseil communautaire, le 16 novembre, Ndlr)… Tout ce contexte-là fait que les écoles peuvent grossir et s’implanter correctement au sein du territoire », conclut le responsable du service enseignement supérieur et recherche.
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