Les maires des 12 communes saint-quentinoises font front commun face au phénomène des rodéos moto et quad. Tous constatent que cela « détériore chaque année le cadre de vie des habitants ». Le mercredi 10 juin, ils ont donc cosigné une lettre adressée au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner (LREM), pour lui demander de renforcer l’arsenal juridique et législatif contre les rodéos, et d’être reçus pour lui faire part de « la réalité de ces faits sur le terrain ». Un courrier également envoyé à Natalia Pouzyreff (LREM), députée des Yvelines qui planche sur ce phénomène.

Le sujet des rodéos urbains, à moto ou quad, au mépris des règles de circulation et parfois sans protection, est loin d’être récent, menant parfois à des accidents, malheureusement quelquefois mortels. Mais, pendant le confinement, et encore plus ensuite, ils auraient été plus fréquents. Cela a poussé le ministre de l’intérieur à prendre la parole fin mai pour annoncer « un nouveau plan d’action, plus ambitieux encore, plus global, contre les rodéos urbains », d’après des propos rapportés par Le Parisien. Christophe Castaner veut notamment faciliter la saisie des véhicules.

Saint-Quentin-en-Yvelines n’est pas épargnée par le sujet. Les maires des 12 villes de l’agglomération ont donc écrit un courrier commun au ministre. François Morton, maire DVG de Guyancourt, à l’origine de cette initiative, confirme qu’en échangeant, les maires saint-quentinois se sont « aperçus que c’est un phénomène qu’on voit absolument partout, sans exception », et qu’ils se sentent « démunis » face à cette situation qui s’accentue avec « l’arrivée des beaux jours et le déconfinement ».

« Nos habitants sont régulièrement témoins dans nos rues ou nos espaces verts, de comportements dangereux – pour eux et pour les autres – de la part de personnes inconscientes conduisant des engins à moteur pour pratiquer des acrobaties, bien souvent sans casque, écrivent ainsi les 12 maires de Saint-Quentin-en-Yvelines au ministre. Il méprisent les règles les plus élémentaires de la circulation mais aussi toute forme de civisme et d’autorité. » Les édiles expliquent ne pas vouloir attendre « un drame pour agir ».

Selon eux, l’arsenal juridique et législatif n’est pas suffisant, d’autant que la loi votée en 2018 pour endiguer les rodéos urbains n’a toujours pas été suivie de décrets d’application. « La police nationale et la gendarmerie font tout ce qu’elles peuvent. Malheureusement, contraintes par des procédures et des textes de lois inopérants, elles finissent par ne plus intervenir ou par voir leurs efforts être inefficients, insistent les maires. Nous comprenons bien évidemment les règles de prudence vis-à-vis de conducteurs non protégés mais il est urgent de donner à la police nationale et à la justice les moyens d’agir efficacement. »

Suite à la déclaration du ministre fin mai, les maires de SQY concluent leur lettre en demandant d’être associés au nouveau plan d’action annoncé. Ils souhaitent donc pouvoir rencontrer Christophe Castaner pour lui « exposer la réalité de ces faits sur le terrain ».

« Nous avons une expertise de ces phénomènes, donc […] on souhaite être reçus, ou par le ministre si c’est envisageable, ou par madame la députée, pour pouvoir leur faire part de nos constats et éventuellement de nos pistes de travail, souligne François Morton. C’est avant tout un phénomène de sécurité publique, à la fois pour les habitants des villes, mais aussi pour les conducteurs des véhicules, parce que beaucoup prennent des risques inconsidérés. »

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