« C’est toujours bien de savoir pour les patients. Ça les rassure et nous aussi », témoigne Brice, infirmier en hospitalisation à domicile à Maurepas. Il est venu à la mairie pour faire un test sérologique le 10 juin, à midi. Âgé de 28 ans, il a été en contact direct avec des patients qui ont eu le coronavirus et il voulait savoir s’il avait été contaminé. Dix minutes après avoir fait le test, celui-ci est négatif. L’infirmier est soulagé. « S’il était positif, cela voudrait dire que je suis intervenu auprès de patients et que j’ai pu le transmettre sans le savoir », explique-t-il.

C’est l’objectif de ce test sérologique : déceler si la personne a été en contact avec le coronavirus et si elle a développé des anticorps et donc une potentielle immunité. Gratuits, ils sont un peu plus d’une centaine à avoir été donnés par la Région Île-de-France à la commune, qui s’est proposée de faire partie des villes pilotes. Maurepas a testé les volontaires pendant une semaine. Chacun est piqué au bout du doigt et le sang est recueilli sur une bandelette avec un réactif, qui donne le résultat. Le 10 juin, une quarantaine de personnes s’étaient inscrites depuis le début de la semaine et 22 avaient été testées les jours précédents.

C’étaient un médecin, une infirmière, un masseur-kinésithérapeute, un orthophoniste, un dentiste, un pharmacien ou encore une sage-femme. Au début, seule une partie des professionnels de santé pouvait prétendre au test. « La région Île-de-France a proposé de mettre en place des tests et de dépister les professionnels de santé qui ont été et continuent d’être mis à contribution pendant l’épidémie », précise Emmanuel Dutat, délégué adjoint notamment à la santé.

Mais comme la commune a reçu une centaine de tests et qu’il n’y a eu que 40 inscrits entre le début et le milieu de semaine, elle a décidé d’ouvrir l’accès aux professions paramédicales, comme les assistants dentaires ou les manipulateurs radio, mais aussi aux pompiers et au personnel communal. « [Ce dernier] a été en contact proche avec les habitants. Par exemple lors du portage de repas aux seniors », illustre l’adjoint.

Fiable dans 70 à 80 % des cas, le résultat du test sérologique ne doit pas mettre fin au respect des gestes barrières, prévient le délégué adjoint au maire. « Il est vrai que le test peut donner un faux positif et un faux négatif. Et s’il est positif cela ne nous garantit pas une immunité absolue. […] On ne sait pas si on peut être à nouveau contaminé », souligne-t-il.

Le test donnerait un état à l’heure actuelle. Or, une personne pourrait avoir eu le coronavirus il y a quelques mois et depuis, une partie de ses anticorps créés pourrait avoir disparu, pouvant rendre le test négatif, selon les explications de l’infirmière Isabelle Douchet, qui réalise les tests auprès des Maurepasiens. Pour le moment, la professionnelle de santé n’a obtenu des tests positifs que pour ceux qui avaient contracté des symptômes auparavant. Des opérations similaires sont prévues dans les prochaines jours dans d’autres communes de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Quelle différence entre un test sérologique et virologique ?

La semaine dernière à Maurepas a été pratiqué auprès des bénéficiaires le test sérologique et non le test virologique. Ce dernier vise à « déterminer si une personne est porteuse du virus au moment du test grâce à un prélèvement par voie nasale. Le résultat est en général disponible 24 heures après » annonce le site internet du gouvernement. Il s’adresserait uniquement aux personnes suspectées d’avoir le coronavirus, indique le délégué adjoint au maire de Maurepas, Emmanuel Dutat.

C’est notamment pourquoi c’est le test sérologique qui est pratiqué dans la commune, selon lui. Plus rapide, il permet « de rechercher si une personne a développé une réaction immunitaire après avoir été en contact avec le virus. Ces tests détectent la présence d’anticorps au moyen d’une prise de sang », toujours selon le site du gouvernement.