L’annonce par le président de la République du passage de l’Île-de-France en zone verte à et donc la possibilité de réouverture des salles de restaurant, doit être un grand soulagement. Car depuis le 2 juin, les bars et restaurants saint-quentinois ne pouvaient accueillir des clients qu’en terrasse. Un déconfinement qui était d’ailleurs très progressif pour ces établissements, qui ont dû, selon les enseignes, s’y prendre de différentes manières pour aménager une terrasse et pouvoir recevoir au moins quelques personnes, en dépit d’une météo qui ne les a pas toujours aidés ces deux dernières semaines.

Certains disposent néanmoins de terrasses couvertes, comme le restaurant Les Templiers, à Élancourt. Ce qui n’empêche pas un manque d’affluence. « En temps normal, on fait 100 couverts [sur cette terrasse], là vous descendez à 60, car il a fallu écarter les tables », indique le gérant, Christophe Madelenat.

Une soixantaine de couverts, et encore, lorsque l’établissement affiche complet. Ce qui n’est arrivé qu’une seule fois depuis la réouverture, le 7 juin « pour la fête des mères », confiait Christophe Madelenat le 9 juin. En moyenne, c’est plutôt à « une vingtaine de couverts » que tourne le restaurant en ce moment, selon le gérant.

D’autres n’ont pas de terrasse couverte, voire quasiment pas de terrasse du tout. Dolia Nova, restaurant italien situé avenue du Centre, à Montigny-le-Bretonneux, n’avait que huit places sur sa terrasse installée devant son enseigne. Mais l’établissement aurait obtenu l’accord d’une copropriété pour disposer des tables sur un terrain appartenant à cette dernière et situé derrière le restaurant. « Cette installation est temporaire, le temps que leur soit donnée l’autorisation de réouverture des salles de restaurant », précise la copropriété.

Cette autorisation a permis au gérant du restaurant, Jacques Diril, d’ouvrir dès le 2 juin avec « 15 tables en tout », soit « 30 places », fait-il savoir. Même si la rentabilité reste de toute façon limitée, avec « 20 couverts en moyenne, alors qu’avant, à l’intérieur, on en faisait 80, 90 voire 100 », déplore le gérant. Et c’est encore pire avec une météo variable comme ces derniers jours. « Quand il ne fait pas beau, automatiquement il n’y a personne en terrasse, car ce n’est pas une terrasse fermée », résume-t-il.

Dans ce contexte de reprise très partielle, c’est généralement auprès des mairies que les restaurants formulent des demandes pour pouvoir s’étendre sur une partie de l’espace public. Ce qu’a permis par exemple la Ville de Magny-les-Hameaux pour trois restaurants, dont le café La Place, qui a obtenu le feu vert pour s’étendre sur une surface supplémentaire de 95,5 m² (en plus des 63 m² habituels de terrasse couverte, Ndlr). Ces occupations ont été accordées « à titre gratuit » et devaient rester en vigueur « durant toute la période de la phase 2 du déconfinement », peut-on lire sur les documents des arrêtés municipaux en question. Au café La Place, on salue cette extension qui était nécessaire « du fait des distanciations », même si le nombre de couverts est « réduit de 50 % » par rapport à une période normale.

La réouverture des bars et restaurants ayant été annoncée le 28 mai pour le 2 juin, tous n’ont pas eu le temps de se préparer pour une ouverture dès la date d’entrée en vigueur. Les Templiers n’a accueilli ses premiers clients post-confinement que deux jours plus tard, le 4. « On travaille avec des produits frais, explique Christophe Madelenat. Le temps de faire les commandes, de régulariser les fournisseurs, les payer… Par exemple, pour le poisson, ils (leurs fournisseurs, Ndlr) reçoivent cela seulement le mardi soir et, nous, on n’était livrés que le mercredi, donc le temps de faire les préparations pour les plats, on ne pouvait ouvrir que le jeudi. »

Et le restaurateur d’ajouter : « Si on voulait faire quelque chose de propre, on ne pouvait pas ouvrir comme ça du jour au lendemain. [Le temps de] mettre en place tous les affichages pour les clients, en leur expliquant qu’il faut avoir le masque quand ils se déplacent dans l’établissement, leur dire de bien se laver les mains, […]. Il a aussi fallu prévoir une borne avec du gel, former les gens, remettre en fonction le restaurant qui était fermé depuis deux mois et demi… » Et notamment réorganiser les lieux, avec, par exemple, un espace de « 1,20 m entre chaque personne » sur une même table, d’après Christophe Madelenat, qui, comme les autres restaurateurs, a sans doute été très attentif aux annonces d’Emmanuel Macron, qui lui permettront de rouvrir dans des conditions un peu plus normales.