« Je ne te fais pas la bise mais le cœur y est », lance Arnaud Boutier, à Magali Dousse, tous deux élus de la majorité et futurs adjoints au maire. Sous couvert de la crise sanitaire, les nouveaux adjoints et conseillers municipaux ont pris place le 28 mai, dans la salle du Trait d’union à Magny-les-Hameaux. Ce soir-là, a lieu le conseil municipal d’installation qui élit son futur maire. Et c’est Bertrand Houillon (Génération.s), maire sortant, qui revêtira l’écharpe de l’édile.

Malgré la disposition des tables qui laisse penser à une salle d’examen, l’ambiance y est plutôt décontractée. 28 conseillers municipaux sont réunis sur 29. Avec sa liste DVG « Ensemble pour Magny », Bertrand Houillon détient la majorité depuis les élections municipales de mars 2020. Il avait remporté la majorité des suffrages avec 68,22 % dès le premier tour. Son unique opposant, Lionel Lindemann (SE) a obtenu 31,77 % des voix avec sa liste « Magny citoyens » (Div)

Alors naturellement, Bertrand Houillon est l’unique candidat. Et sans surprise, il est élu à la majorité, avec 23 votes pour, contre six votes blancs. Pour autant, ce score étonne ses opposants, à savoir Lionel Lindemann, Jean-Luc Fargier, Thérèse Malem et Caroline Lignoux. Ces derniers se sont interrogés sur le nombre de six votes blancs alors qu’ils sont quatre issus de l’opposition.

« Ça m’a frappé qu’il n’ait pas la pleine majorité. Je ne m’attendais pas à ça. D’habitude, les conseils municipaux d’installation sont une formalité », s’étonne Lionel Lindemann, conseiller municipal d’opposition. Selon lui, « cette fausse note » marquerait une dissension au sein de la majorité.

Mais le maire sortant réélu rétablit la vérité. Contacté par la rédaction, il s’excuse « d’une erreur technique » au moment des explications rappelant le protocole de vote pendant le conseil municipal d’installation. Et la même erreur se serait produite au moment du vote de la liste des adjoints, où un vote nul a été dépouillé. La personne aurait recopié la liste des candidats alors qu’elle ne le devait pas, selon le maire. Alors Bertrand Houillon rassure : « J’ai une totale confiance avec l’équipe en place. Nous n’avons qu’une envie, nous mettre au travail. L’opposition imaginera ce qu’elle voudra. »

Son équipe compte quatre adjoints qui l’étaient déjà auparavant. Il s’agit de Frédéric Dulac, Jean Tancerel, Tristan Jacques et Arnaud Boutier. à ceux-là s’ajoutent Laurence Renard, déléguée à la politique de territoire durable, Émilie Stella, déléguée aux affaires scolaires et à la restauration collective, Magali Dousse, déléguée au développement du lien intergénérationnel et Roberto Drapron, délégué à la démocratie locale et initiatives citoyennes et associatives.

Dans son discours, le maire en profitera pour justifier encore plus son projet en raison du contexte actuel. « Ce projet, dont nous avons débattu pendant la campagne électorale, prend tout son sens : qui défend le service public de proximité comme notre bien commun, qui place la transition écologique au cœur de l’action, avec la participation populaire, la solidarité générale et les valeurs de vivre ensemble », affirme-t-il.

De son côté, l’opposition, qui a longtemps fait bloc derrière Bertrand Houillon au plus fort de la crise sanitaire, déclare reprendre désormais son rôle d’opposition, « de manière constructive et vigilante », déclare Lionel Lindemann.