La saison 2019-2020 des sports amateurs avait été définitivement arrêtée il y a près de deux mois en raison du Covid-19. Dans plusieurs disciplines, la question avait même été entendue très tôt. Comme en basket. Le 29 mars, la Fédération française de basketball (FFBB) annonçait qu’après consultation de l’ensemble des acteurs du basket et d’autres sports, elle avait décidé « d’arrêter définitivement toutes les compétitions [amateures] pour la saison 2019-2020, sauf la Ligue féminine de basket ».

Ni titre de champion, ni promotions, ni relégations, ne sont attribués. Néanmoins, un ranking fédéral peut être appliqué pour faire monter des équipes en cas de poule incomplète dans la division au-dessus ou en dessous. « Si par exemple, il y a une équipe de N3 masculine qui ne souhaite pas repartir dans cette division, la Fédération nous a demandé de faire un ranking pour toutes les équipes de Prénationale et d’éventuellement faire monter l’équipe qui serait 1re du ranking », expose Marceau Durand, secrétaire général de la Ligue Île-de-France de basket.

Trois critères sont pris en compte : classement à la dernière journée pleine, nombre de rencontres gagnées et point average entre points marqués et encaissés. À SQY, le club phare de l’agglomération, Trappes, évolue lui à l’échelon au-dessus, en N3, et va donc à priori repartir dans cette division. « On regrette toujours quand l’activité sportive s’arrête, ça a été une frustration pour tout le monde, confie le président trappiste, Jacques Michelet, au sujet de la suspension des championnats. Mais, comme tout le monde, on subit et on s’adapte. »

Son club était alors 3e de sa poule, mais n’avait, sauf cataclysme, plus grand-chose à jouer, puisque le retard sur la 1re place, la seule permettant de monter en N2, était de quatre points. « On avait une très belle équipe, analyse le président. On a eu un aléa extra sportif (une procédure de redressement judiciaire dont le club affirme être sorti, Ndlr) qui a énormément déstabilisé cette équipe pendant une partie de la saison, ce qui fait que nous avons eu un trou de quatre matchs perdus par déstabilisation du club. On a retrouvé le chemin des victoires, mais quatre matchs perdus, ça ne nous permettait plus de jouer la 1re place. »

Jacques Michelet affiche en revanche de grandes ambitions pour la saison prochaine. « Nous devrions avoir une équipe encore plus forte, assure-t-il. On conserve les joueurs les meilleurs et on va se renforcer par des joueurs d’un niveau supérieur. »
S’il se montre confiant au niveau sportif, le président est en revanche plus méfiant sur le plan sanitaire. « On ne reprendra qu’avec les meilleures garanties pour la santé de nos adhérents et des spectateurs », affirme-t-il.

Du côté des instances, Marceau Durand évoque une reprise en septembre comme « le meilleur scénario » tout en reconnaissant qu’ « il y a plein d’interrogations : est-ce que l’on va avoir le droit ? Est-ce que les communes vont avoir la priorité pour remettre en activité les infrastructures sportives ? […] Et puis, on est à risque puisque l’on est un sport de contact. »

Il envisage ainsi également « la possibilité de reprendre en janvier 2021 ». La FFBB a aussi mis en œuvre l’opération « retour au jeu », « qui permettrait peut-être de reprendre une certaine forme de pratique », selon le secrétaire général de la ligue Île-de-France, qui « est un peu comme tout le monde, dans l’interrogation ».

À cela, s’ajoute l’incertitude économique. « On est impactés aussi, on a une quinzaine de salariés qu’il faut que l’on rémunère, confie Marceau Durand. La FFBB, elle, a débloqué 2 millions d’euros au niveau national, qui sont répartis pour un million pour les clubs, pour 500 000 euros aux comités départementaux, et pour 500 000 euros aux ligues [régionales] en achetant un terrain de 3*3 (basket à 3, Ndlr) pour toutes les ligues régionales de France. »

CREDIT PHOTO : ARCHIVES