Les bénévoles s’activent dans le restaurant universitaire Vauban du Crous à Guyancourt. Le Secours populaire et les employés du centre régional des œuvres universitaires et scolaires préparent, ce jeudi 7 mai, 81 colis alimentaires. Composés de pâtes, riz, gâteaux, gel douche, café, compotes, conserves de légumes, ces derniers iront directement aux étudiants répartis dans sept résidences du Crous, dont deux à Élancourt et une à Guyancourt.

C’est la première fois que le Crous s’associe avec le Secours populaire pour mener une action commune. « Le confinement a créé des relations de partenariat. Ça crée des élans de solidarité. C’est les aspects positifs de cette situation », explique François Pique, directeur du site de Versailles SQY au Crous.

Sur le terrain depuis huit semaines, les 25 structures locales yvelinoises du Secours populaire sont fortement mobilisées pour venir en aide aux personnes en difficulté. Elles oscillent entre des distributions de colis d’urgence ou des distributions alimentaires classiques devant leurs locaux ou en format drive, comme l’explique Aline Grillon, secrétaire départementale du Secours populaire. Et ce ne sont pas les seules à s’être mobilisées. Le même jour, une association universitaire de l’UVSQ procédait à une action similaire. Le 10 mai, Espoir et soutien sans frontières a distribué des colis alimentaires à Guyancourt.

Depuis le début du confinement, les opérations de ce type se sont multipliées ou se sont faites à plus grande échelle. La Croix rouge a enregistré une multiplication par trois, voire par quatre, du nombre de personnes à aider, indique Jean-Luc Guislain, bénévole et président de l’unité de l’association à SQY. 500 personnes bénéficient des distributions alimentaires chaque semaine à Trappes, Élancourt et Maurepas.

Cette augmentation s’explique par l’arrivée d’un nouveau public en difficulté. « Le confinement a aggravé la situation », lance Aline Grillon. En effet, les étudiants qui ont répondu à l’appel du Crous pour recevoir un colis humanitaire, sont à la fois ceux qui ont dû rester en résidence étudiante pendant le confinement, et ceux qui ne peuvent plus travailler à côté de leurs études, selon la secrétaire départementale. « Certains étaient déjà dans une situation précaire avant et leur situation ne s’est pas arrangée pendant le confinement, observe-t-elle. Un nouveau public est venu à nous. »

Un constat que le directeur départemental du Secours catholique des Yvelines, François Paget, a également observé. L’association a suspendu ses activités physiques le 16 mars, juste au début du confinement, pour se concentrer sur des activités électroniques comme le soutien scolaire, afin de protéger ses bénévoles et les familles. En revanche, une centaine de bénévoles ont été autorisés à venir en appui aux acteurs locaux, pour apporter des courses à domicile ou encore pour remettre des chèques-service.

« Au fil des semaines, on se rend compte que les personnes qui arrivaient à équilibrer leur budget, n’y arrivent pas en étant au chômage partiel. De même pour ceux qui avaient un job alimentaire à côté, ce n’est plus possible, comme pour ceux qui avaient des revenus plus informels », analyse le directeur départemental du Secours catholique.

Et la situation pourrait ne pas s’améliorer tout de suite. Selon lui, les nouveaux publics, qui ne sont pas des habitués du Secours catholique, pourraient s’accroître. « On attend des difficultés dans les familles au niveau des loyers, déclare-t-il. Aucune structure associative ne peut gérer cela seule, et on s’est rendu compte que certaines villes n’avaient pas les moyens ou l’habitude de faire face à cette dimension sociale. »

D’autant plus que les associations sont toujours en demande de bénévoles. à la Croix-Rouge, seul un quart des effectifs est mobilisé dans les Yvelines, selon Jean-Luc Guislan. En cause, le confinement des bénévoles les plus âgés, la fermeture des épiceries sociales, l’arrêt des formations Croix-Rouge… Mais cette situation pourrait avoir été résolue par un élan de solidarité du côté des bénévoles d’un jour, qui ont proposé leur aide pendant le confinement. Ils sont nombreuses, selon le président de l’unité de la Croix rouge à SQY.

Pour le déconfinement, les associations vont poursuivre leurs actions et reprendre progressivement leurs activités initiales. C’est le cas de la Croix-Rouge qui a notamment prévu la réouverture de ses épiceries sociales en juin. De son côté, le Secours catholique prévoit de reprendre avant l’été les accompagnements scolaires et administratifs individuels.