Face au risque d’une augmentation des violences conjugales pendant le confinement, le secrétariat d’État aux droits des femmes et à l’égalité a rendu possible l’ouverture de permanences d’accueil dans des centres commerciaux. Sollicitée par la déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, l’association d’aide aux victimes Dire, basée à Montigny-le-Bretonneux, a ouvert une permanence temporaire dans la galerie d’Auchan à Plaisir.

Depuis le 14 avril, chaque mardi après-midi, dans un discret local situé près de la pharmacie et prêté par Ceetrus (la foncière d’Auchan, Ndlr), deux salariés volontaires de la Dire, une psychologue et une juriste, accueillent ainsi les femmes qui le souhaitent. « Le secrétariat d’État a déterminé les centres commerciaux comme un lieu de passage obligé pendant le confinement pour toucher les femmes victimes, explique Julie Mottier, responsable du service d’aide aux victimes de l’association. On a voulu s’inscrire dans cette action au titre de la solidarité et pour montrer qu’on était toujours disponibles, que les femmes n’étaient pas seules. »

« L’idée est de les recevoir et de les orienter, d’évaluer la situation, d’écouter et de les soutenir », complète Elisa Leray, juriste, rencontrée dans la permanence la semaine dernière. À ses côtés, Manon Begliomini, psychologue, ajoute que cette permanence permet « de proposer un premier accueil et de voir ce qu’on peut mettre en place par la suite » : « On adapte nos pratiques à la situation. »

Si peu de femmes s’y sont présentées depuis son ouverture, l’association se satisfait de sa portée. « On remarque avec cette permanence, comme il y a de la communication partout dans le centre commercial, qu’on a de plus en plus d’appels à notre numéro, le 01 30 44 19 87, note Julie Mottier. Et comme toute notre équipe est en télétravail, les femmes peuvent bénéficier de consultations psychologiques et juridiques. »

Si le nombre d’appels a augmenté depuis la mise en place de la permanence, il reste cependant inférieur à celui d’avant le confinement. « Le confinement implique d’être à la maison avec le mari, les enfants, donc on a moins d’appels, c’est évident », estime la responsable. Et d’ajouter que « la proximité quotidienne » due au confinement peut « exacerber certaines situations de violences intrafamiliales ».

En se fondant sur les appels reçus, Elisa Leray avance ainsi que « depuis le début du confinement, bien souvent, ce sont des violences qui sont là depuis plus longtemps, pas qui émergent pendant le confinement. Par contre, c’est une violence qui a pu être là avant, et pendant le confinement, il y a à nouveau des violences verbales, de la tension qui monte, et potentiellement des coups. »