En télétravail, en chômage partiel, en arrêt de travail, ou en congés payés, les salariés ont souvent été renvoyés chez eux au moment du confinement. Quant à l’activité économique de leur entreprise, elle a la plupart du temps été diminuée. « En mars, on a connu une activité partielle, et en avril, elle était ralentie, affirme Emilie Aubert, la DRH du groupe BMW group France. Alors, début avril, on a incité les collaborateurs à prendre des congés payés. On a eu une démarche spécifique en fonction des besoins de chacun. » à l’inverse, d’autres entreprises, comme les banques, ont connu une augmentation de leurs activités en raison de la mise en place du Prêt garanti par l’État (PGE) ou encore du report d’échéances de leurs prêts. Alors, si différentes soient-elles, comment les entreprises ont-elles poursuivi leurs activités pendant le confinement ?

Le télétravail a souvent été le moyen le plus répandu. En moyenne, 50 % des salariés de la Banque populaire du Val de France, dont le siège est à Montigny-le-Bretonneux, ont dû travailler depuis chez eux pendant le confinement, selon Denis Stevenard, le DRH de l’entreprise. Enedis a également adopté la même politique. 60 % de ses employés ont télétravaillé et les 40 % restant étaient soit absents, en congé ou en intervention sur le terrain, selon Karine Revcolevschi, directrice régionale d’Enedis des trois départements de l’Ouest parisien.

Sachant que l’entreprise compte 600 salariés dans les Yvelines, les techniciens sur le terrain étaient environ une soixantaine à intervenir par roulement. « On a maintenu un service minimum, affirme Karine Revcolevschi. On s’est restreints aux activités de dépannage, à la continuité d’alimentation, aux chantiers prioritaires, aux raccordements électriques. Comme ça a été le cas pour un immeuble à Guyancourt ou pour un hôpital. » Enedis a fait entre 20 et 30 % de son activité habituelle, selon la directrice régionale.

BMW a arrêté le 16 mars tous les concessionnaires et placé 90 % de son réseau en état d’astreinte, selon Maryse Bataillard, directrice des affaires publiques chez BMW, dont le siège est à Montigny-le-Bretonneux. « On a maintenu le service après-vente pour le personnel soignant et une équipe se déplaçait sur le territoire », détaille la directrice. D’autant plus que BMW a continué d’avoir des commandes de voitures. « Des personnes ont à priori préparé leur mobilité post confinement », précise-t-elle.

En revanche, après une baisse d’activité au mois de mars, la Banque populaire du Val de France (BPVF) a connu une reprise au mois d’avril. L’arrivée des prêts garantis par l’État et des reports d’échéance de six mois pour les particuliers et les professionnels ont remobilisé les salariés en agence. « On a 200 demandes par jour pour faire un PGE, affirme Denis Stevenard, le DRH de BPVF. On a eu beaucoup de sollicitations et beaucoup d’activités au siège. On a dû mettre plus de personnes pour valider les prêts, environ une dizaine. Et on en a mis quarante en plus pour les éditer. » La banque a ainsi ouvert tous les jours ses grosses agences avec la moitié de ses collaborateurs. Les plus petites étaient quant à elles ouvertes un jour sur deux.

Par conséquent, les entreprises ne semblent pas toutes inquiètes pour leur avenir. La très petite entreprise maurepasienne Elipas, qui confectionne des casiers et des distributeurs automatiques, a vu son activité ralentir pendant le confinement mais sans grande inquiétude. « Il y a eu un grand coup de frein au début mais malgré ça j’ai eu des commandes, explique Stéphane Saveste directeur général d’Elipas. Elles viennent d’agriculteurs qui souhaitent agrandir leur capacité de distribution étant donné l’augmentation de la fréquentation de leur production. Le nombre de consommateurs qui vont à la ferme a été multiplié par trois. C’est un ralentissement prometteur. »

D’ailleurs pour la reprise économique après le confinement, la société Elipas va lancer une campagne dans les Yvelines pour vendre des distributeurs d’équipement de protection individuelle, contenant notamment des masques. BMW va rouvrir son siège le 13 mai tout en privilégiant le télétravail avec un retour progressif au siège de 25 % des salariés sur trois semaines, annonce Emilie Aubert, la DRH du groupe BMW. Selon ses affirmations, les locaux seront désinfectés et sécurisés avec des marquages au sol et des protections Plexiglas seront là où il y a du contact social. En plus, des kits de protection seront fournis.

Toutes les agences de BPVF rouvriront normalement avec deux tiers de leurs effectifs en présentiel. « Les clients ne seront pas plus de deux dans le hall d’entrée, détaille également Denis Stevenard. Le masque sera obligatoire. S’ils n’en ont pas, on en donnera. Il y aura une seule entrée et un sens de circulation pour chaque escalier et du marquage au sol pour circuler le plus à droite. » Cette situation économique et sociale risque de durer, comme le sous-entend la directrice régionale d’Enedis : « Ça ne va probablement pas se finir avant juin. »

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