L’École de l’entrepreneuriat visera à donner à 15 Saint-Quentinois des quartiers prioritaires toutes les clefs pour réussir leur création d’entreprise. L’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a approuvé ce projet lors du conseil communautaire du 5 mars, le dernier de la mandature 2014-2020.

Ce projet est né du constat que la « dynamique entrepreneuriale » est forte à Saint-Quentin-en-
Yvelines, qui compte « 8 278 créations d’entreprises du secteur marchand sur les cinq années de la période 2014-2018 », selon les documents de l’agglomération. Par ailleurs, les sept quartiers prioritaires saint-quentinois représentent « 11 % des créations du territoire pour 15 % de la population ». « Pour autant, souvent plus éloignés des réseaux professionnels, et plus distants des institutions, ces entrepreneurs éprouvent des difficultés liées à une certaine forme d’autocensure, un manque de fonds propres et d’accès aux financements », poursuit l’agglomération.

Par ailleurs, « la traduction de l’entrepreneuriat en création d’emploi pour le territoire » serait limitée par deux facteurs. Le premier est que les créations sont « dans un grand nombre de cas en autoentreprise », qui, malgré sa facilité de mise en œuvre, offre peu de « perspective de développement et de création d’emploi », d’après SQY. Deuxièmement, les secteurs qui connaissent le plus de créations, « et en particulier dans les ‘‘Quartiers politique de la ville’’, sont « des secteurs au potentiel de création et développement faible ».

Autant de raisons qui ont poussé l’agglomération à développer « un projet d’accompagnement et de formation à la création d’entreprise pour les publics des quartiers », qui serait centré « sur des projets à fort potentiel, des activités porteuses de développement sur des marchés réels », explique SQY. Ce projet d’École de l’entrepreneuriat sera porté par l’agglomération et la pépinière d’entreprises Promopole, et est actuellement envisagé sur deux ans. La démarche est décomposée en trois phases : détection, formation et accompagnement.

« Pour assurer l’identification des futurs porteurs de projets, un travail dans les quartiers est nécessaire, soulignent les documents de SQY, à propos de la première phase. Nous estimons une moyenne de 150 candidats sensibilisés pour 15 apprenants. » Cela se traduirait par l’organisation d’événements directement dans les quartiers avec l’objectif « d’informer sur l’opportunité que représente la création d’emploi, d’évaluer les intentions des porteurs de projets et de les sélectionner », résume l’agglomération.

Une fois les candidats sélectionnés, la deuxième phase sera une formation à l’entrepreneuriat qui devra leur apporter « les compétences techniques et personnelles pour créer et développer leur projet », tout en débouchant sur une certification. « Il s’agit d’un programme (six mois maximum) de type bootcamp (session collective d’entraînement intensif) pour une promotion de 15 participants, poursuit l’agglomération. Il est attendu une pédagogie innovante, à travers des contenus de formation vivants et interactifs : coaching, workshops, conférences professionnelles, Mooc, téléprésentiel, immersions en entreprises, start-up. »

La dernière phase sera celle de l’accompagnement des porteurs de projets, telle qu’elle a déjà lieu actuellement au SQYcub. « Plus qu’une formation, l’École de l’entrepreneuriat est un parcours professionnel complet d’exception pour les publics éloignés des dispositifs traditionnels, appuyé sur une action de sensibilisation, détection et sélection de futurs porteurs de projets, résument les documents de SQY. Elle agit comme un lieu collaboratif et de réseautage tant entre étudiants qu’avec des entrepreneurs expérimentés. »

Pour les phases de sélection et de formation, l’agglomération souhaite s’attacher les services d’un prestataire. Elle envisage donc « le lancement d’un appel à projet au 1er semestre 2020 afin de sélectionner un opérateur seul ou en consortium ». Le coût prévisionnel par personne accompagnée est de 10 000 euros (comprenant la sensibilisation et la formation), pour lequel Saint-Quentin-en-Yvelines vise l’obtention de cofinancements.