C’est la première résidence de ce type en Île-de-France. Eiffage et l’entreprise d’ingénierie sociale Récipro-cité ont inauguré le 3 mars une nouvelle résidence Cocoon’âges, à Guyancourt, dans le quartier du Pont du Routoir. Cette résidence intergénérationnelle de 84 logements, qui s’étend sur une surface habitable de 4 800 m², a été livrée en novembre dernier après 23 mois de travaux. Une trentaine de familles s’y sont déjà installées depuis le 15 janvier, et les logements sont en cours de commercialisation.
Cette résidence répond « à un triple défi sociétal », selon Serge Le Boulch, président-fondateur de Récipro-cité. D’abord, « la baisse du pouvoir d’achat des classes moyennes et des plus pauvres en même temps que l’augmentation dramatique des coûts de l’immobilier, qui imposent de construire des logements durablement abordables pour le plus grand nombre », mais aussi « le vieillissement accéléré de notre population, qui demande à ceux qui conçoivent et construisent, des logements qui soient confortables, adaptables, évolutifs, non stigmatisants, pour vieillir sereinement chez soi et dans son quartier ». Mais aussi « le délitement du lien social, […] qui impose de construire en pensant les usages, les communs, la présence et donc le financement de plus d’humain pour faciliter les liens de solidarité entre chacun », détaille-t-il.
Ces logements à vocation sociale, allant du T2 au T4, sont à des prix « 60 à 30 % moins chers que ceux privés », d’après Marie Sizun, directrice déléguée des Yvelines chez Seqens, le bailleur de la résidence. 25 d’entre eux sont fléchés pour les personnes âgées, tandis que d’autres « vont permettre à des personnes rentrant à 50 ou 60 ans de pouvoir vieillir paisiblement dans leur résidence, avec des équipements qui vont arriver en cours de route », complète Serge Le Boulch.
Récipro-cité, qui « regroupe des sociologues, urbanistes, architectes, et également de[s] responsables d’économie sociale et solidaire », participe ainsi, avec ses différents partenaires, à « impulser et coconstruire les conditions du vivre et du faire ensemble à tous les âges, pour favoriser l’émergence d’une société plus solidaire », ajoute le président de Récipro-cité.
Une maison des projets de 160 m² a été aménagée et sera « enrichie des besoins et envies des habitants eux-mêmes », comme « du yoga, du sport, du bridge, des repas partagés », assure Serge Le Boulch. Le tout encadré par un gestionnaire animateur, qui sera présent pendant deux ans quatre jours par semaine. Il ne va « pas se substituer aux habitants dans la résolution de leurs problèmes », mais « les accompagner dans un projet d’appropriation de la résidence », tient à préciser Serge Le Boulch. Et de poursuivre : « On n’est pas dans une résidence seniors avec des activités que l’on propose à des habitants qui seraient passifs. Là, on les aide à réfléchir à ce qu’ils ont envie de faire, mais ce sont eux qui le font ».
À cela s’ajoutent des jardins partagés, où l’inauguration s’est d’ailleurs achevée avec la plantation symbolique d’un poirier. Avec celle de Guyancourt, quatre résidences Cocoon’âges ont déjà été inaugurées en France, et 20 sont encore en projet.