Les vœux de Stéphane Mirambeau (LREM, liste SE), maire de Villepreux, à la population, se sont tenus le 31 janvier dernier. Des vœux qui se déroulaient dans des circonstances particulières, en raison bien sûr du contexte de campagne électorale mais aussi de la situation politique dans la commune depuis six mois. Et l’édile a multiplié les références aux événements survenus depuis l’été, lui qui a d’abord, mi-juillet, été visé par deux plaintes pour harcèlement sexuel, ayant fait l’objet d’une enquête, avant de voir son équipe municipale se désolidariser de lui en septembre et passer dans l’opposition.

Durant son discours de vœux, il a ainsi énuméré les « messages » qu’il souhaitait faire passer. La première pique survient très rapidement : « La gestion d’une commune aujourd’hui se professionnalise et […] elle ne peut pas se satisfaire d’amateurs remplis d’ambition, sans aucune compétence et proposant un avenir construit sur des promesses qu’ils savent déjà impossibles à tenir. »

Quelques minutes après cette phrase, semble-t-il destinée à ses adversaires aux élections municipales, Stéphane Mirambeau assure qu’il se conformera aux règles de communication établies en période électorale. « Mais je ne pourrai évidemment pas rester muet sur ces derniers mois, sur ce que j’ai vécu, sur le comportement de certains, sur ceux qui m’ont sali et sur leur attitude abjecte », poursuit le maire.

Il a aussi réutilisé la fameuse expression « Seuls les rats quittent le navire » pour faire référence aux événements des derniers mois. « J’ai une idée de qui pourraient être ces rats, les rats qui désertent et piétinent leur engagement et la confiance qu’ils m’avaient promis, lance l’élu. Un rat est un rat, restera un rat […] il ne sera jamais un lion. »

Il ajoute un peu plus tard qu’il ne « remercier[a] pas les ambitieux, les arrivistes, les opportunistes et les traîtres, ceux qui m’ont conseillé pour mieux m’écarter, ceux qui m’ont flatté pour mieux me séduire, ceux qui m’ont manipulé pour mieux me détruire », « ceux qui furent à l’initiative de la folie de cet été et ceux qui ont fait courir ces rumeurs les plus délirantes ». D’autres « messages » seront lancés durant le discours.

Lors de ses précédents vœux, l’année dernière, le maire avait déjà eu des mots très forts à l’égard de ses opposants, mais également pour rapporter le fait qu’il avait été victime de menaces et d’insultes. Il est également habitué aux termes crus dans des publications sur les réseaux sociaux. Mais pour trois de ses adversaires aux prochaines municipales, les mots prononcés lors des vœux 2020 sont ceux de trop. Valérie Bain, Sylvie Sevin-Montel et Jean-Baptiste Hamonic ont ainsi fait part à la presse de leur volonté de réécouter le discours, et envisagent d’y donner suite.

« Il y a deux sujets : il n’est pas dans les clous par rapport aux obligations légales en période de campagne électorale, et il y a des propos diffamatoires, estime Jean-Baptiste Hamonic (Modem, tête de liste Divers), candidat de «Villepreux naturellement ». Il y a un manque de respect, ce n’est pas digne d’un élu. Il y a des propos à l’égard d’élus et/ou de candidats pas respectueux. […] Ce n’est pas à nous de juger si son discours rentre dans les clous. On pense que ce n’est pas le cas […].»

Sylvie Sevin-Montel (LR, liste SE), de « Tous pour Villepreux » qui était deuxième adjointe, évoque elle aussi « un aspect diffamatoire », mais pointe également du doigt le déroulement des vœux, le maire n’ayant pas fait monter les élus sur scène, ce qu’elle considère comme attaquable. « Chaque année, les élus de l’opposition étaient toujours conviés par le maire à monter sur scène, souligne-t-elle. C’est les vœux du maire et du conseil municipal. Ils ne souhaitaient pas monter sur scène, c’est leur choix, mais ils étaient invités. On s’est dit qu’il allait forcément nous inviter et il ne l’a pas fait. »

« Il a repris des éléments qu’il met dans les vidéos qu’il fait, glisse quant à elle Valérie Bain (LREM, liste SE), tête de liste d’ « Agir avec vous pour Villepreux ». Ses vœux l’année dernière étaient du même acabit, par contre, là, on est en période électorale, et il y a des règles. »