Quand interroger un candidat conduit à se présenter soi-même aux élections municipales. À la tête du mouvement Notre Villepreux, Kouros Golgolab (LR à titre personnel, liste SE) a finalement décidé le mois dernier de mener sa propre liste, « Tout simplement Villepreux », lors du scrutin de mars prochain. « En tant que président de copropriété [aux Hauts du moulin], les gens viennent me voir […], je suis amené à leur répondre car je suis considéré comme leur référent local, explique ce novice en politique, médecin de 53 ans, habitant Villepreux depuis 2002. Des questions se sont ajoutées sur toute la ville à un ensemble de questions que je souhaitais poser aux politiques. » Il raconte avoir sollicité les candidats mais essuyé plusieurs refus, et va jusqu’à assurer avoir été « insulté » voire « menacé de procédure judiciaire ».
« Ils m’ont dit ‘‘Va faire une liste électorale si tu veux, on va voir ça pendant la campagne’’[…]. J’ai dit ‘‘Mais je ne suis pas candidat, je viens chercher des solutions’’ », estime-il. Seul l’échange avec le maire actuel, Stéphane Mirambeau (LREM, liste SE), a finalement été publié dans son intégralité sur notrevillepreux.fr. Une alliance entre les deux hommes était d’ailleurs évoquée mais a finalement échoué (voir encadré). Sur son site internet, Kouros Golgolab assure que sa démarche était « désintéressée et aurait dû permettre à des candidats responsables […] de me répondre simplement ». « Devant ces comportements, le constat était évident, écrit-il. Ces personnes seront incapables de gérer la commune comme elle doit l’être. »
Ainsi est née la liste qu’il conduira, « Tout simplement Villepreux », liste « citoyenne », « sans étiquette » et rassemblant des personnes « qui veulent changer les choses et adhèrent aux questions posées et aux changements », selon Kouros Golgolab. Se disant Gaulliste, et adhérent Les Républicains à titre personnel, il refuse tout soutien de parti politique, qu’il estime « contre-productif ». La liste est « désormais complète avec plus de 33 colistiers », et compte des membres aux profils diversifiés : « Il y a [des personnes] de tous âges et de tous bords. »
Kouros Golgolab a publié une liste de 12 propositions pour la ville sur son site internet de campagne. En numéro un, on retrouve la santé. Il souhaite implanter un centre médical privé ouvert de 8 h 30 à minuit, sept jours sur sept, « centre de garde » qui « sans être un service des urgences, peut, avec un ou deux médecins, […] répondre aux urgences essentielles, et débriefer, traiter, faire les ordonnances, et éviter le passage aux urgences conventionnelles, qui sont saturées », le tout au « tarif sécurité sociale » et « sans coût supplémentaire pour la ville ».
Outre la santé, Kouros Golgolab met aussi en avant la culture, la sécurité et l’éducation. Il entend ainsi exploiter le théâtre, créer un musée sur la commune et recruter des policiers supplémentaires. Enfin, sur l’urbanisation, il s’oppose au projet Central park, tout en reconnaissant le besoin de remplir les obligations en matière de logements, en construisant de manière « raisonnable » et en réhabilitant l’existant. Enfin, s’il est élu, Kouros Golgolab promet de n’effectuer qu’« un mandat unique de six ans ».
Une alliance avortée avec le maire
Kouros Golgolab (LR, liste SE) l’affirme : « Parmi les quatre têtes de liste, seul le maire de la commune, a accepté de nous répondre. » Stéphane Mirambeau (LREM, liste SE) a en effet répondu début décembre aux questions formulées par le représentant de Notre Villepreux, qui n’avait alors pas encore annoncé sa candidature aux prochaines municipales. Un rapprochement avec la liste de l’édile a même été envisagé, alors que Kouros Golgolab affirme avoir déjà refusé en 2007 une collaboration souhaitée par celui qui allait alors devenir maire de Villepreux.
Nouvelle tentative et nouvel échec deux mandats plus tard. Cette fois-ci, une alliance avait manifestement débuté : elle n’aura duré que « 12 jours », selon Kouros Golgolab. « Il aurait été difficile d’aller derrière lui, à cause des problèmes actuels : implosion de la majorité et rumeurs que l’on entend et sur lesquelles je n’ai aucune certitude (le maire a fait l’objet de deux plaintes pour harcèlement sexuel, Ndlr) », avance-t-il, ajoutant sur son site internet que la liste menée par l’édile « risquait de prendre une place prépondérante au sein de la mairie si elle obtenait la confiance », ce qu’il estime « pas concevable pour une ville qui aspirait au changement ». Par ailleurs, Kouros Golgolab évoque dans les médias locaux des désaccords, notamment sur la culture et l’urbanisation de la ville.
Du côté de Stéphane Mirambeau, la version est évidemment différente et les mots très forts. Dans une publication du 22 décembre sur les réseaux sociaux, soit 11 jours après sa réponse au questionnaire de Kouros Golgolab, l’édile traite ce dernier de « misérable » et l’accuse d’avoir voulu « récupérer les membres de [s]a liste », « s’appuyer sur mes soutiens encore nombreux », « se servir de ma présence à ses côtés mais avant tout … de me faire disparaître comme si je n’étais qu’un simple pantin ». La tentative d’alliance entre les deux hommes semble déjà bien loin.