Accompagner les personnes et les patients les plus éloignés de l’activité physique vers le chemin du sport. C’est en résumé l’objectif des 500 Maisons sport-santé (MSS) que le gouvernement veut ouvrir en France d’ici 2022. Suite à un appel à projets national, une première vague de 138 Maisons sport-santé a été certifiée par la ministre des sports le 14 janvier. Dans les Yvelines, deux projets ont été retenus, dont celui porté par le comité départemental de l’Ufolep, la fédération multi-sports, sur le territoire saint-quentinois. Sauf que si son projet de MSS a été labellisé, l’Ufolep 78 a besoin de partenaires financiers pour le mettre en œuvre.

« Les Maisons sport-santé ont pour but d’accueillir et d’orienter les personnes souhaitant pratiquer, développer ou reprendre une activité physique et sportive à des fins de santé, de bien-être, quel que soit leur âge », explique le ministère des sports dans son communiqué détaillant le dispositif. Il rappelle que « l’activité physique et sportive est un déterminant majeur de l’état de santé des individus et des populations à tous les âges de la vie » et qu’une pratique régulière « permet de diminuer la mortalité et d’augmenter la qualité de vie ».

Si des collectivités, des hôpitaux, des sociétés, etc., ont répondu à l’appel à projets national, localement, c’est celui d’une association sportive qui a été retenu par le ministère des sports. « On a décidé d’y répondre parce que ça fait quelques années qu’on travaille auprès d’un public senior ou d’un public présentant des nécessités de bouger, et qu’on était convaincus de savoir faire », raconte Ludovic Trézières, délégué départemental de l’Ufolep. Cette dernière participe par exemple au dispositif de sport sur ordonnance à Saint-Quentin-en-Yvelines et met en place des ateliers sportifs pour les seniors.

Pour candidater à l’appel à projets national, l’Ufolep 78 – dont le siège est installé à Plaisir – a travaillé avec deux partenaires du secteur de la santé : l’institut Marcel Rivière de la MGEN à La Verrière (qui réunit ses activités de santé mentale et de gériatrie sur un unique site dans de nouveaux bâtiments, voir La Gazette du 28 mai 2019, Ndlr) et le centre hospitalier Théophile Roussel de Montesson, spécialisé en psychiatrie. Avec ces deux établissements, « on a des gens susceptibles d’avoir une analyse globale sur le sport et la santé, quel que soit le type de pathologie », souligne Ludovic Trézières. Tandis que l’Ufolep 78 dispose quant à elle des formateurs « pouvant intervenir sur des publics présentant des affections longue durée ou des affections particulières ».

Le projet de la fédération multi-sports est composé de deux volets. Le premier sera un local situé dans l’institut de la MGEN à La Verrière. « Ce sera une sorte de centre d’orientation, où les médecins ou les patients pourraient venir ou nous contacter par téléphone et par mail, explique le délégué départemental de l’Ufolep. Et à partir de cette plateforme, on aiguillerait les gens soit en local à la MGEN ou à Théophile Roussel sur des ateliers sportifs qui leur correspondent, soit sur des ateliers que nous on mène déjà dans différents territoires. »

L’objectif étant de permettre à des publics éloignés du sport de trouver l’activité la plus adaptée pour eux. « On s’attache à leur faire découvrir, et c’est là que notre rôle multisports a un intérêt, tout un tas de sports, pour qu’après ils puissent repérer parmi ceux qu’on a proposés, certains qui pourraient être faits dans un club ordinaire, […] ou de constituer un groupe suffisant pour les accompagner dans une vie associative », détaille Ludovic Trézières.

Le second volet du projet de l’Ufolep 78 consiste à mettre en place une structure mobile, sorte de « gymnase itinérant » pour se rendre dans les villes yvelinoises plus éloignées et y proposer des activités, « parce qu’on est convaincus que pour un certain nombre de personnes âgées ou sortant d’hospitalisation, le déplacement est compliqué », insiste Ludovic Trézières. Il s’agirait d’un camion ou d’une camionnette, chargé de matériel sportif, conduit par un éducateur.

D’un point de vue théorique, le projet de l’Ufolep est donc entièrement ficelé, mais sa mise en place et son ampleur dépendront des financements qu’elle obtiendra… car le label du ministère des sports n’est pas accompagné de subventions. Si le délégué départemental de l’Ufolep apprécie cette reconnaissance, « maintenant, la mise en action va nécessiter qu’on trouve les moyens ». Il en appelle donc à tous les « acteurs concernés qui y voient un intérêt » – évoquant les collectivités, le ministère des sports, les acteurs de la santé, etc. – à prendre part au projet de Maison sport-santé yvelinoise pour que celui-ci puisse voir le jour.

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