« Nous collectif, nous refusons de nous laisser contaminer par les réformes en cours ! », clame dans un microphone, Céline Dumoulin, représentante CGT à l’UVSQ (l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines). Rassemblés dans le hall du bâtiment d’Alembert, puis dans celui de Vauban à Guyancourt, le 31 janvier, une trentaine d’enseignants-chercheurs et d’étudiants, équipés de masques chirurgicaux, se sont allongés par terre pour simuler une mort. Ils ont ensuite brandi des pancartes, portant l’image d’une bactérie, qui les aurait contaminés.
Sur ces affiches on peut lire : chômage, hôpital, fonction publique, LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche), réforme du bac et des retraites. Elles font toutes référence à des réformes en cours. À la manière d’un flash mob ou d’un happening (performance), ils les citent toutes une à une en reprenant la musique d’une des chansons du groupe Rita Mitsouko, Marcia Baila.
Avec cette action organisée par le collectif, ce dernier souhaite rassembler plus de personnes pour faire front commun contre les réformes nationales en cours. « Elles ont toute la même aspiration et on essaye de fédérer pour faire front commun », affirme Gabrielle Schütz, enseignante-chercheuse et membre du collectif. En grève depuis deux semaines, le collectif a été créé il y a un peu moins d’un mois. Il a d’abord réuni les enseignants-chercheurs issus de la filière sociologie. Puis ce groupement s’est étendu aux doctorants et aux autres filières, comme l’administration économique et sociale, précise l’enseignante-chercheuse. « Des personnes de l’administration et de la technique nous ont même rejoints », précise Céline Dumoulin, son microphone à la main. Ce jour-là, il y a aussi des personnes issues de la filière mathématique et informatique, selon Gabrielle Schütz.
Progressivement, des étudiants se sont aussi joints au mouvement. Raphaël, en licence 3, s’est invité à l’assemblée générale des professionnels en sociologie, avant de se mobiliser pour le 31 janvier. « J’ai une envie de solidarité avec tous les corps […] pour que tout ce mouvement converge vers une décapitalisation de la France » souhaite-t-il. D’autres se sont engagés suite aux cours alternatifs donnés par des doctorants à des étudiants, sur la réforme des retraites et ses conséquences. Une employée dans la recherche privée a même participé à l’happening. « Je suis venue en soutient. […] On s’est déjà pris des réformes et on sait ce que ça fait », témoigne Laurence.
Mais l’idée de faire ce flash mob est aussi une manière pour le collectif de davantage sensibiliser et de mobiliser plus de soutiens. « On est en train collectivement de réinventer des formes de mobilisation, explique Marie, une enseignante-chercheuse. On sent la difficulté de se mobiliser massivement. Il faut qu’on soit plus visibles. » D’autres actions sont prévues la semaine prochaine, notamment un programme d’ateliers de réflexion et de conférences.