Syndicats et gilets jaunes ont réussi à faire entendre leur opposition au projet de réforme des retraites. Vendredi 31 janvier dans la soirée, réunies en intersyndicale, environ 150 personnes se sont rassemblées aux abords des Salons Antoine de Saint-Exupéry à Coignières, où la député LREM Aurore Bergé organisait ses vœux. Tenus à distance par un important dispositif de police, les manifestants ont scandé leurs slogans depuis la ruelle longeant les Salons. Rejoints par un petit groupe de personnes se revendiquant des gilets jaunes, ils ont bloqué la nationale 10 pendant quelques minutes avant d’être délogés dans le calme par les forces de l’ordre.

Le vendredi 31 janvier, le rassemblement intersyndical était ainsi organisé à partir de 19 h à Coignières. Dès 18 h 30, plusieurs dizaines de personnes arrivaient en flot continu pour rejoindre la manifestation à côté des Salons Saint-Exupéry, parmi lesquels les membres de la CGT, de la FSU, de Solidaires, des travailleurs sans papier, des cheminots, etc.

« Dans le cadre de l’intersyndicale, alors que le texte de loi va arriver au parlement, nous interpellons les élus LREM à toutes les occasions qui nous sont offertes, souligne François Hébert, secrétaire départemental de la FSU. On va tout faire pour faire connaître notre mécontentement, qui ne faiblit pas et a plutôt tendance à se renforcer avec le temps qui passe. » Lui comme Sonia Porot, la secrétaire départementale de la CGT, avancent un même mot d’ordre : le retrait de la reforme des retraites.

« On demande plus que jamais le retrait de ce projet de loi, et l’ouverture de vraies négociations sur les retraites, mais à partir de la base actuelle, c’est à dire une vraie retraite par répartition », résume François Hébert, qui assure que le mouvement de protestation ne faiblit pas. « Oui c’est long, il y a des hauts et des bas, mais on a des moments d’espoir et d’unité qui nous font penser que cette bataille, on peut finir par la gagner, on n’est pas démobilisé », poursuit-il.

Rapidement, un petit groupe d’une trentaine de personnes arborant les couleurs des gilets jaunes a rejoint la protestation. Contenus à distance des vœux de la député, plusieurs manifestants ont pris l’initiative de rejoindre le bord de la nationale 10 vers 19 h 15, située à quelques mètres du rassemblement initial. S’ils sont d’abord restés le long de la nationale, banderoles en main, ils ont peu à peu empiété dessus, formant un barrage filtrant puis bloquant pendant quelques minutes la circulation pour interpeller les automobilistes. « C’était logique que ça déborde, on a été parqués super loin », lâche un syndicaliste, soulignant toutefois que la situation est restée calme.

Vers 19 h 45, les policiers ont évacué sans heurts les manifestants de la nationale 10, qui sont ensuite restés au niveau de la station service Total. Plusieurs ont alors pris la parole grâce à un haut-parleur, alors que dans le même temps, Aurore Bergé tenait ses vœux à quelques dizaines de mètres de là. « Nous aussi on a des vœux madame Bergé, a clamé un gilet jaune. Notre premier vœu, c’est qu’ils arrêtent la casse des solidarités. » Tenus hors de la RN 10 par un cordon de policiers, les manifestants ont peu à peu quitté les lieux à partir de 20 h.

Le nombre très important de policiers a maintenu les manifestants à distance des vœux de la député, même si quelques-uns ont réussi à rentrer dans la salle avant d’être évacués. Dans son discours, Aurore Bergé a logiquement fait référence à la mobilisation qui se déroulait au même moment. « Je ne peux pas faire complètement abstraction de ce qu’il se passe à l’extérieur, a souligné la député, qui a partagé sur les réseaux sociaux ce moment de son discours. Il y a une manifestation qui a été déclarée en préfecture, et je pense que c’est tout à fait normal que celles et ceux qui souhaitent manifester puissent le faire. » La député a également annoncé dans son discours pour annoncer qu’elle serait présente sur la liste de Gilles Schmidt (LREM)à Rambouillet.